Rencontre

Etoile Rouge Belgrade - Sparta Prague (EL 2017-2018)

Etoile Rouge Belgrade - Sparta Prague (EL 2017-2018)

Été 2017, de retour en Serbie et fan de l’Etoile Rouge, le Marakana était bien entendu un passage obligé pour moi. Nous sommes fin juillet, et les qualifications pour l’europa league tournent à plein régime. Ça tombe bien, car l’Etoile Rouge (Zvezda pour les intimes) y participe, et joue en ce jeudi 27 contre le Sparta Prague, qui a fait quelques résultats en Europe les saisons précédentes. Les places sont prises, ça s’annonce bien.

La ville

Belgrade est la plus grande ville de l’ex-Yougoslavie et de Serbie, avec plus d’1,5 millions d’habitants. Surnommée « la Berlin des balkans » pour son côté festif et nocturne, c’est est une ville pleine de vie et agréable, disposant de pas mal d’espaces verts, de bons restos pas cher, mais aussi de boutiques en tout genre. Elle est au confluant entre le Danube et la Save, et possède de longues voies piétonnes sur les berges de cette dernière où il est très agréable de se balader. Belgrade mêle plusieurs types d’architectures qui témoigne de son passé mouvementé. La ville est également bien desservie par les transports en communs : bus, trolleybus et tramway. Entre les bars, restos, musés, le sport (il y a énormément de clubs de foot à Belgrade, mais pas que), les bâtiments historiques, les lieux incontournables, vous trouverez toujours quelque chose à faire à Belgrade !

Le stade

On ne le décrit plus, le « Marakana », de son nom officiel « Stadion Rajko Mitic », est le stade de l’Etoile Rouge. Approximativement 55000 places, situé en pleine ville, creusé dans le sol, une piste d’athlétisme, des sièges sales (les rares personnes qui regardent le match assis mettent du papier journal en dessous de leur popotin) ou arrachés, un toit sale également et rouillé, une pelouse horrible, le Marakana en cet été 2017 ne paye pas de mine (il est bien plus beau aujourd’hui avec les nombreux travaux effectués). Ici, on vient supporter l’Etoile Rouge et non voir un spectacle, point barre.

Tout autour du stade mais aussi à l’intérieur des graffitis des Delije (les Ultras de l’Etoile Rouge) décorent les murs, la boutique du club et celle des Delije sont à l’intérieur du stade et donnent une belle vue sur la pelouse. On ne décrit plus le fameux tunnel qui amène les joueurs des vestiaires, situés hors du stade intra-muros, à la pelouse et qui passe sous la tribune nord, celle des Delije.

Un stade mythique, vieux de plus de 50 ans et qui n’a quasiment pas changé depuis.

L’atmosphère

Une heure et demi avant le début du match on va boire un coup dans un des bars du club qui est à 50 mètres du Marakana. L’ambiance est bonne, les gens marchent vers le stade, quelques groupes se mettent à chanter. 40 minutes plus tard et une photo avec Stevan Stojanovic, gardien légendaire du club, qui arrêta notamment le tir au but d’Amoros en finale de la coupe des clubs champions 1991, on se dirige vers l’entrée. On croise des caméras de télé qui interrogent des supporters serbes sur le score du match : « 3-0 pour Zvezda ! ». La confiance est là, comme toujours. On rentre dans le stade en tribune ouest 45 minutes avant le début du match, il est à moitié rempli. On s’assoit près de la tribune nord sur des sièges qui ne sont pas les nôtres (tout le monde fait comme ça ici). Il reste du temps avant le coup d’envoi, j’en profite pour faire mes courses et acheter le tout nouveau maillot, mais aussi des beau t-shirts Delije. De retour sur « mes » places, les joueurs de Sparta rentrent dans les vestiaires sous une bronca générale, le tarif que paye chaque équipe visiteuse. L’Etoile Rouge s’entraîne elle sur un terrain auxiliaire situé à coté du stade, laissant les visiteurs seuls contre un stade.

Le parcage pour les supporters adverses est peu rempli, à vue d’œil 300 personnes. Le coup d’envoi est imminent, le kop est quasiment plein, 33000 supporters sont au Marakana ce soir-là. L’entrée des joueurs est accompagnée d’un tifo qui proteste contre l’indépendance du Kosovo, et un chant dans le même thème. Les Delije chanteront comme à leur habitude pendant tout le match et même après. Ils ont également à la mi-temps du match scandé « Srbija Kosovo » et « UEFA Mafia » avec les ultras du Sparta, c’était sympa. Pas de fumis ou d’engins pyrotechniques pendant les compétitions européennes, l’UEFA n’aime pas ça, et c’est bien dommage.

Le football

L’Etoile Rouge rentre bien dans le match et bouscule son adversaire. En 10 minutes les locaux sont tout proches 5 fois de marquer ! Ils réussiront même à marquer, mais le but sera refusé pour une position de hors-jeux. Le travail paye à la 12e minute, avec un coup franc rapidement joué par l’international gabonais Guélor Kanga pour le Ghanéen Richmond Boakye qui ouvrira le score ! 1-0, le stade s’embrase, l’Etoile Rouge mène. Les tchèques auront la possession mais ne se montreront pas dangereux, au contraire de l’Etoile Rouge et Mitchell Donald, qui voit sa tete passer à un cheveux du cadre.

Mi-temps, 1-0 pour l’Etoile Rouge qui sort un match quasi parfait, autant défensivement qu’offensivement. Le temps de faire une pause pipi et de boire un coup, je reviens un peu avant la reprise, pile au moment où les delije et les ultras du Sparta scandent ensemble « Srbija Kosovo » et « UEFA mafia ». L’ambiance est bonne ce soir-là, aucune tension.

La seconde période reprend avec le même rythme que la première, Prague a le ballon mais n’en fait rien, l’Etoile Rouge joue plus en contre. Peu après la 60e les visiteurs sont tout près de marquer mais le ballon longe la cage sans y rentrer (c’était chaud). Peu après, et pile devant moi, Boakye passe pour Kanga, qui frappe une enroulée et marque d’une transversale rentrante ! Quel but ! Le Marakana s’embrase, tout le monde déraille tellement c’est fou, l’Etoile Rouge mène bien 2-0 contre le Sparta Prague ! Quelques minutes plus tard Nemanja Radonjic fera un slalom entre 3 joueurs avant de toucher le poteau ! Prague est quasiment inoffensif, et rien ne changera jusqu’à la fin du match.

Victoire de l’Etoile Rouge contre le Sparta Prague 2-0, tout le monde est heureux en sortant du stade.

L’expérience groundhopping

Il faisait beau et bon, Zvezda a gagné et avec la manière en plus, l’ambiance était là, c’était une soirée parfaite. Le Marakana mais aussi Belgrade en général, c’est quelque chose à faire.