Rencontre

FC Rapid 1923 - Universitatea Craoiva

FC Rapid 1923 - Universitatea Craoiva

Je termine l’année comme je l’avais commencé, par un séjour sur Bucarest. Par amour de la ville ? Pas plus que ça. Parce que le football roumain est plutôt cool ? En bonne partie. Mais la première raison, c’est qu’après avoir dégoté un vol A/R à 4€ en début d’année, sur celui-ci j’ai payé que 25€ A/R via WizzAir. A ce prix, on y retourne.

Par son aspect parfois chaotique ou tout du moins abstrus sur l’organisation et l’usage des stades en cette année 2022, Bucarest avait encore à m’offrir en football. On laisse le cas du Dinamo de côté puisqu’on va en parler dans le CR du match contre le CSC Dumbravita.

Pour le FC Rapid, en janvier je les avais vu dans l’Arena Națională. Depuis mars, ils ont un nouveau stade du nom de Superbet Arena. Mais on préférera employer le terme Giulesti Stadium. Il est limité à 14 000 places, de quoi nous permettre d’avoir un stade quasiment plein sur des matchs du FC Rapid. C’était le cas de ce match, aucune place n’était disponible en latérale. Je pense qu’on peut néanmoins assurer sa place par la billetterie générale pour tous les matchs. Mais il faut surveiller la mise en vente pour s’assurer des bonnes places. Je me demande en revanche si le club continuera d’utiliser l’Arena Nationala sur certains matchs (derbys, Coupe d’Europe ?)

Le stade

Parmi l’enfer des transports à Bucarest, Giulesti n’est pas à critiquer puisqu’on peut se rendre au stade de toutes les manières possibles selon notre lieu de départ (bus, tram, métro, train). J’ai quand même eu un peu plus de mal à rentrer à l’hotel : c’est qu’à 23h chez eux, on semble déjà passer sur des horaires de nuit.

En tout cas, le stade est en tout point superbe. L’éclairage lumineux sur la devanture du stade est très réussi. Il met en évidence le succès du club avec les différents titres, les mentions des autres clubs de sports du Rapid, l’ancienneté du club, etc. Peut-être qu’en journée, j’aurais trouvé ça beaucoup plus quelconque ? Mais sur le moment présent, c’était très satisfaisant.

De l’intérieur, le stade est également impeccable et irréprochable. Avec ce stade, l’Arcul de Triumf (on en parle sur le compte-rendu du Dinamo) et l’Arena Nationala, on est quand même sacrément bien servi pour la seule ville de Bucarest. Trois stades qui apportent tous une touche différente. On peut vraiment se les considérer “à faire”.

Des beaux stades modernes qui gardent un cachet suffisamment unique. Ce soir un stade complet et sans être sur l’affiche de l’année même si l’Universitatea Craoiva est un club du haut de tableau. Comme @FootRoumain aime à le rappeler, j’ai compris cette année que c’était un football sous-côté.

L’atmosphère

L’environnement autour et pendant le match est très bon. Pas un siège vide donc, des fans qui portent pour la majorité les couleurs du club. Une latérale qui reste debout dans la tribune face à moi. Le sentiment d’appartenance au club est palpable, jusqu’aux joueurs dont le premier réflexe est de venir lancer un chant auprès des supporters avant l’échauffement. Ce sentiment se renforce par deux gamins (6-10 ans) passionnés à proximité de ma place, et qui se plaisent à suivre les chants des ultras, écharpe autour du cou. Un autre gamin dans le kop passera également tout son match tel un ultra, agitant un drapeau sans relâche.

Et ici, quand les ultras chantent “LIBERTATE PENTRU SUPORTERI” (“Liberté pour les supporters”), les latérales suivent ardemment le chant. Une solidarité qui a bon sens, mais pourtant pas évidente quand je compare à la France. Pour prendre un exemple que je connais avec les supporters nantais, on se sent généralement bien seul entre ultras ou sympathisants (ceux directement concernées donc) sur ce genre de revendications. Le chant est parfois lancé et repris conjointement avec les supporters visiteurs. Bref, ce chant qui claque bien fait vraiment plaisir à entendre ici.

Le virage du Rapid me laisse sinon sur la même bonne impression que lors de mon match en janvier. C’est très actif, ça chante tout le temps, et c’est pas trop monotone. Il aura cependant manqué la pyrotechnie. J’étais bien loin du parcage visiteur pour les entendre par-dessus ceux du Rapid mais ça semblait de bonne facture. Un parcage déjà bien complet de leur part qui pourrait rendre cet espace visiteurs exigu sur une confrontation face à un plus grand rival. Alors est-ce que le FC Rapid continuera exceptionnellement de jouer des matchs à l’Arena Nationala ?

Quelques extraits vidéos de l'ambiance sur mon Instagram.

Le match

C’était bien mal parti dans ce match avec un FC Rapid complètement à la rue. Alors que le stade s’embrasait plutôt correctement, un but encaissé dès la 5ème minute et un second dès la 19ème minute aurait pu être désastreux. Côté virage, ce mauvais début de match n’a cependant eu aucun impact. Les chants sont à chaque fois repartis de plus belle. Je n’y croyais pas tant la défense laissait des espaces honteux mais le Rapid a pourtant réussi à inverser le cours du match, déjà par une réduction du score à la 24ème et surtout dans une seconde mi-temps bien plus convaincante. Cette domination sera récompensée par une égalisation à la 72ème.

Une contre-performance malgré tout ? Comme en janvier, les joueurs et supporters prennent pourtant le temps en après-match de célébrer ensemble leur club. Des joueurs lancent des chants, les joueurs observent les supporters chanter, etc. C’est beau.

L’expérience groundhopping

Deuxième expérience avec le Rapid Bucarest et ça continue de me convaincre. D’un stade à l’autre, on est toujours sur une grande réussite architecturale. C’est plein et semble l’être majoritairement avec des passionnés puisque l’ambiance s’étend facilement au-delà du virage. Et en plus de cela, on ressent une belle proximité entre les supporters et les joueurs.

Je ne suis pas là pour dire que c’est l’une des meilleures ambiances d’Europe, ça serait faux. Mais quand on a l’habitude de faire des stades tout au long de l’année, on ne peut naturellement plus être constamment agréablement surpris. Or, avec les points énoncés dans ce compte-rendu, le FC Rapid renouvelle notre plaisir de groundhopper. Je pèse d’autant plus mes mots que c’était mon deuxième match pour eux, que je n’ai jamais vu le club gagner et que j’ai de nouveau sélectionné mon week-end sans prêter un quelconque intérêt aux adversaires. CQFD je suis sans doute bien loin d’avoir vu le meilleur et pourtant c’était déjà cool à chaque fois. Je pourrais très bien y retourner une troisième fois (au prix des vols WizzAir…) mais pour un derby si l’occasion se présentait.

Point +

Joli stade, d'autant plus en soirée.
Tribunes pleines. Parcage compris.
Passion qui va au-delà des virages.
Seulement 13€.

Point -

Pas de pyrotechnie.
Retour en transport chiant.