US Open 2018 (Jour 3, 4 et 5)
J'ai passé 3 jours à l'US Open 2018, du Jour 3 au Jour 5. Récit :
Les tickets
Sur toute la durée du tournoi, on peut acheter des places jusqu'au jour même sans problème, même pour le court principal du Ashe. Pour le prix, on débute à des tarifs inférieurs qu'à Roland pour voir du Big 4 (night session dès 45€), les places des derniers rangs du Ashe sont autour de 70€ en journée. C'est le plus grand court du Monde et de ce fait, en achetant mes places le premier prix était toujours moins élevé sur le Ashe que sur les autres courts principaux !
En revanche, pour être mieux placé 10 rangs de plus ça double le prix, et ainsi de suite pour atteindre des prix démentiels. Personnellement, j'ai opté à chaque fois pour les places les plus lointaines sur le Ashe. Je ne regrette absolument pas car c'est assez incroyable et incomparable à Roland-Garros : avec une place pour le Ashe, vous avez accès au second court principal qui est le Court Armstrong. On est autorisé à voir depuis les coursives (équivalent au 21ème rang) ainsi que dans toutes les tribunes de deuxième niveau. Et vous avez donc aussi l’accès à tous les autres courts de l'US Open.
L'accès aux tribunes
Les vérifications pour l’accès à sa tribune sont même assez ridicules et au cours de la journée il a donc été très facile de me retrouver sur le Armstrong au 3ème rang (qui doit probablement coûter des centaines d'euros). Pour un match WTA sur le Ashe, j’aurai certainement pu aussi accéder à un niveau inférieur. Quelque soit le court, il y’a toujours de la place tant qu’il ne s’agit pas d’une affiche puisque comme moi les gens se promènent et profitent un peu partout du tennis. Ça se complique évidemment en Night Session puisqu’il n’y a quasiment plus rien à faire ailleurs, et que ces billets ne donnent en revanche plus l’accès au Armstrong. Pour continuer sur les vérifications ridicules, je vous donne un autre exemple : j’avais une place Day session + Night Session le même jour. Le matin mon billet Jour a été scanné contre une contremarque, comme à RG et c’est logique. Les contremarques ne s’obtiennent qu’à l’entrée. Et moi, comme j’étais déjà dans l’US Open, ils ont juste regardé mon e-ticket sans le scanner pour me faire entrer. Autrement dit, j’aurais pu faire rentrer n’importe qui d’autres avec le même e-ticket sur plusieurs portables.
L'organisation et la circulation
Venons-en maintenant à des points critiques de Roland-Garros que je citerais ainsi : l’organisation, la circulation entre les courts, le taux de remplissage et le public. Tout d’abord, les premiers points sont vite réglés ici : l’ouverture se fait à 9h30 par un invité (j’ai vu Pennetta et Lendl à quelques mètres de moi avec le trophée). Et avant ça ils offrent des dizaines de places pour les ½ Dames à ceux qui trouvent la réponse à une question. Un connaisseur peut largement gagner les places car seul 3-5 personnes répondaient à chaque fois (nb de GC de Federer, nb de semaines n°1 avec marge d’erreur, etc. Pas très compliqué). Bref, la journée commence déjà très bien.
Plus globalement sinon dans l’enceinte du stade, on peut circuler librement partout et on rentre sur tout les courts comme on en a envie, et ce même pendant les échanges ! Vous pouvez passer d’un court à l’autre sans perdre une minute de tennis. Je n’ai jamais eu à faire la queue. On a même certaines tribunes qui offrent la vue sur 3 à 4 courts en même temps (les annexes avec en théorie la meilleure prog’), c’est génial.
De plus, on a des points d’eau fraiche un peu partout donc on ne fait jamais de grand détour un peu chiant comme à RG. Si bien qu’il faisait extrêmement chaud cette année, malgré des 36° j’ai plutôt réussi à bien les vivre grâce à ça car j’avais toujours de l’eau et des serviettes fraiches avec moi. Bonus : on avait quelques goodies offerts (crèmes solaires, crème nettoyante, serviette tour de cou, etc) pour nous aider sur la journée. Je me souviens de journées à Roland que j’ai passé sous le soleil de 11 à 18h avec les mêmes bouteilles du matin sans jamais quitter le court. Parce qu’à Roland, si tu quittes ton court, tu ne le retrouves plus puisque derrière les gens font déjà la queue parfois pendant des heures. Des températures inférieures sont plus invivables à RG. Puis on a beaucoup plus de toits et de zones d’ombres à l’US Open. Les coursives notamment permettent de retrouver un peu de fraicheur. Si on est malin on s’en sort. Mais c’est aussi pour cela qu’acheter des excellentes places à des centaines d’euros peut devenir une grave erreur : ce sont finalement eux qui se sont retrouvés à remonter plus haut dans les tribunes pour ne pas se taper le soleil.
L'ambiance en Day Session
Pour le public, je partais vraiment avec l’idée que les américains m’insupporteraient. Finalement en Day Session il est tout à fait sobre et se montre relativement passionné. On a pas la tradition des réactions de beauf comme en France (les sifflets pour tout et n’importe quoi). Puis si les courts ne sont pas pleins, ce qu’on accepte légitimement puisque l’US Open est d’une toute autre dimension et que l’évènement n’est pas sold-out, on a quand même toujours du monde un peu partout. Donc il n’y a pas d’aspect très désagréable comme à Roland où chaque jour on se répète : « où sont ces FDP avec des catégories 1 ou mieux et qui ne viennent pas ? », « C’était complet en 2h sur la billetterie, j’ai pas eu ma place et y’a personne à 14h sur le Chatrier ? Enculés. ».
L'ambiance en Night Session
Pour la Night Session, on change d’ambiance puisqu’on est dans un show à l’américaine façon NBA (un peu du pauvre). On a quelques cams, les américains s’y donnent souvent à cœur joie. La musique tourne à fond pendant les pauses. Le bruit et les mouvements sont permanents. Tout le monde achète à boire et à manger. Si j’avais vu Federer en Night, ça aurait pu finir par m’énerver car les mouvements permanents du public gâchent parfois la vue. Et difficile de se concentrer sur le jeu avec ce bruit. Je n’entends pas vraiment de paroles, c’est vraiment un « brouhaha » général. Mais ça offre une expérience supplémentaire qui reste agréable par bien des aspects. On finit par s’amuser car plus le temps passe, plus ça monte en température dans le public. Il n’y a presque plus besoin d’aimer le tennis pour passer une bonne soirée. Puis comme avec Del Potro et son clan de supporters, j’avais même des chants permanents entre les points. Ceux qui aiment l’atmosphère d’un match de foot et qui n’aime pas le silence imposé en tennis s’y seraient plu.
Conclusion
J'ai toujours adoré Roland-Garros et je le défends toujours globalement. Le "petit" a son charme à condition d'avoir les places et la programmation qui va avec. Parce qu'on est très vite forcé de faire des choix, la faute aux courts annexes pleins et aux files d'attentes... Il faut bien avouer que l'US Open nous place dans un confort incomparable. C'était tellement bien d'être d'une minute à l'autre sur un autre court, sans avoir à se demander si on aura ou non une place. On a toujours une place, et on ne rate rien des matchs. Ces qualités viennent cependant compenser le fait qu'un billet Arthur Ashe ne propose que 2 matchs par session sur ce court. Donc heureusement qu'on est encore libre de voir le meilleur du tennis sur les autres courts.
Ce Grand Chelem est quand même excellent avec des courts, une architecture et décoration également très moderne et épurée (par ex., le n° des courts qui frappe aux yeux sans avoir à s'en approcher pour le deviner). Bien plus qu'à Roland encore, je pense que le véritable plaisir de l'USO se trouve donc en y allant sur les premiers tours puisque vous avez la liberté de choisir votre programmation une fois à l'intérieur ainsi que vos courts: vous avez un billet Ashe mais votre joueur préféré est sur le Armstrong ? Bah vous le verrez quand même, pas de souci.