Rencontre

Hertha BSC - Union Berlin

Hertha BSC - Union Berlin

Celui-ci est tombé sans prévenir. D’un malheur easyJet, c’est devenu une chance. La compagnie venait quelques jours plus tôt de décaler les dates des vols sur un week-end avec au programme Hambourg SV et FC Hansa Rostock. Et au hasard des discussions sur le salon Allemagne du Discord l'amicale des Groundhoppers (petite pub comme quoi c’est utile de nous rejoindre), j’apprends par FloK que les places pour le derby de Berlin sont en vente générale. Impeccable. J’achète mon billet et j’échange sans surcoût mes vols (alors à 400€ A/R) pour la date du derby.

Et ça tombait bien de faire comme ça, pour deux raisons : je n’aurais pas particulièrement tenté de nouveau de réserver un vol pour le derby sans certitude d’avoir des places. En effet, j’avais déjà planifié ce match en mars 2020 mais le match ne se destinait finalement pas à la vente générale. Ça m'avait refroidi, ça aurait été mon premier échec cuisant en groundhopping. Bon, le Covid est de toute façon passé par là pour tout annuler.

Seconde raison, l’Hertha BSC est empêtré dans une situation sportive désastreuse. En 2021/2022, il leur fallait passer par les barrages pour se maintenir. Cette saison, c’est pas mieux. Le club occupe toujours les dernières places du championnat tandis que son voisin peut quasiment se targuer de jouer le titre même si on ose jamais trop y croire avec la présence du Bayern. Les lyonnais tiennent une morale de cette histoire : mettre 25M sur Lucas Tousart et lui offrir le meilleur salaire du club n’est peut-être pas l’idée du siècle dans un projet sportif qui vise les places européennes.

En tout cas, lié ou non à la forme du club c’était extrêmement simple d’avoir des places pour le derby. Les précédents derbys à l’Olympiastadion avaient également atteint la vente générale. En témoigne le précédent récit de FloK (encore lui) à retrouver ici.

Le niveau du Hertha c’était visiblement déjà de la merde. Comme lui, la priorité de mon voyage était le derby. Et avec mon vol “gratuit” j’en ai profité pour me caler avant tout sur ce match et ne poser aucun jour de congés.

Passage au Stadion Lichterfelde pour FC Viktoria 1889 - Carl Zeiss léna

J’ai quand même visité quelques lieux de bon matin avant de terminer le week-end sur un match du FC Viktoria 1889 au Stadion Lichterfelde (quitté à la 70ème pour rejoindre l’aéroport) dont je pense avoir bien de peine à parler : c’était nul, péniblement sauvé par les bonnes dizaines de supporters du Carl Zeiss léna ayant fait le déplacement. Pour ne rien arranger, la vue depuis la tribune principale sur le parcage visiteur est mauvaise dans ce stade. J'ai pas osé prendre de meilleures photos : un mec a passé bien trop de temps à filmer le parcage et était du même coup dans le viseur de quelques supporters adverses puis de la sécurité. Mais ça nous a bien fait marrer.

L'Olympiastadion

Quand les choses ont déjà été dites, inutile de les redire. Je vous ai mis juste au-dessus le compte-rendu de FloK et je suis d’accord avec son opinion sur le stade. Il est magnifique.

En plus, j’ai aucune haine contre les stades avec une piste d’athlétisme tant que l’affluence et l’énergie des tribunes est là pour nous rendre ça beau. Ce qui ne doit pas toujours être le cas puisque c’est le pire taux de remplissage de Bundesliga (67%) avec une capacité de 75 000 places.

Je peux néanmoins donner un petit conseil qui a son importance pour les amoureux de la photographie. Je suis arrivé au stade en tram/train en prenant la sortie destinée aux supporters visiteurs. Ça n'a aucune importance pour rentrer dans le stade et ça c’est génial. Vous pouvez ensuite vous balader librement autour du stade, retrouver des amis qui ne sont pas dans les mêmes tribunes que vous. Pour ma part, j’étais plutôt à l’opposé de mon positionnement en tribune.

Cependant comme je le disais ça peut avoir son importance si vous souhaitez prendre des belles photos avec un recul suffisant sur le stade ET les anneaux. Ceux-ci se trouvent du côté avant l’entrée principale des supporters Home. Une fois que vous passez les contrôles, c’est fini. D’où l’absence d’une belle photo en plan large de ma part.

L’atmosphère

En temps normal, l’Olympiastadion n’est donc pas plein mais pour le derby ce n’est plus un souci même si à quelques jours du match quelques places étaient encore disponibles. La vente générale, comme le suggère sa définition, n’était d’aucune restriction pour les fans de l’Union. Une communication du club à l’approche du jour de match indiquait néanmoins que les fans de l’Union (je ne sais plus si ça précisait avec des signes ostentatoires ou non), seraient refusées. Dans la réalité, il ne m’a pas semblé que ces contrôles et restrictions aient été appliqués. En tout cas, les fans de l’Union pouvaient librement se montrer dans les tribunes.

Un énorme tifo se préparait recouvrant les ¾ des tribunes de l’Olympiastadion avec des consignes dans les couloirs et sur nos sièges. Avec cette taille du stade, je ne pense donc pas avoir déjà vu un tifo aussi grand. Superbe travail de l’Ostkurve. L’atmosphère d’avant-match jusqu’au début de match était très bonne. Les chants étaient largement suivis dans les latérales. Et avec le parcage de l’Union à proximité, les fans du Hertha n’avaient pas besoin d’aide pour se chauffer la voix. Dans le virage, le rendu visuel était également excellent lorsque tout le monde se mettait à sauter d’un seul bloc. Les premiers instants de ce derby ne m’ont pas déçu.

Et pourtant, les ultras du Hertha n’étaient à priori pas tous présents au stade. Je n’ai pas le fin mot de l’histoire mais il y aurait eu des soucis en ville, certains ultras auraient été arrêtés par la police, etc. Par solidarité, le capo (et d’autres) ne seraient donc pas venus au stade. Et en effet après le tifo on s'est bien rendu compte qu’il n’y aurait aucune bâche du groupe, aucun matos, etc.

Sans ce soutien, l'ambiance est forcément redescendue pendant le match. Ce n’était pas un silence de cathédrale mais on n’y prêtera plus attention durant le match. D’autant plus qu’en face, les visiteurs allaient s’approprier les lieux.

Je n’ai pas eu le temps de m’en inquiéter (on sait ce que c’est, un déplacement à l’extérieur) mais les ultras de l’Union nous sont apparus tardivement avec tout leur matos, à peine à l’heure pour le coup d’envoi.

La conception du stade fait que l’énorme parcage se divise en deux parties, une à gauche et une à droite. Et c’est un excellent point, en tout cas avec des mecs aussi bons que l’Union. Il aurait pu être facile et stupide de regrouper les “animateurs” ou plus largement les ultras dans la même partie de tribune. Et laisser les autres fans seuls dans leur partie.

Mais là, les ultras ont occupé équitablement les deux parties du parcage visiteur. On a pu observer pendant tout le match une volonté de mettre l’ambiance ensemble, en rythme, en se répondant tour à tour, etc. De ce fait, ça a été d’une grande variété dans les chants. A ce niveau, y’a bien que la Zurcher Südkurve (FC Zurich) en Europe de l’Ouest qui m’ait fait une meilleure impression. Les matchs où tu peux passer 90 minutes à regarder au même endroit et ne jamais te lasser. Les matchs où tu te dis “Ok, n’importe quel match avec l’Union Berlin je veux bien refaire.”

C’est plus facile à mimer qu’à écrire (ça aura peut-être l’air con à lire) mais je vais donner un exemple d’un chant que j’ai trouvé original et excellent. Sur l’un d’entre-eux, on a une gestuelle qui sort des habitudes (première fois que je le remarquais) où tour à tour ils chantent en faisant un geste en avant brusque de la tête (comme un coup de boule). Visuellement ça rend trop bien. Et est-ce nécessaire de le préciser, c’était 100% du parcage concerné par chaque chant, gestuelle.

Le match est continuellement ponctué de petites découvertes ou surprises ainsi. Génial. A la reprise de la seconde mi-temps, le speaker voit sans doute les choses venir. Il prend le temps d’annoncer que les fumigènes sont interdits avant même d’en voir. Mais il ne se sera pas trompé puisque les mecs de l’Union vont nous offrir un beau pyroshow.

Je vais ensuite me répéter avec quelque chose que je dis systématiquement dans un CR d’un match allemand. Le partage entre les joueurs et les supporters a été magnifique. Et peut-être encore plus là que sur les autres matchs. Les joueurs ont pris énormément de temps avec les supporters pour les écouter chanter, pour chanter avec eux et ainsi de suite. Et aucune des deux parties du parcage n’a été oubliée. Ils ont chacun eu leur moment avec les joueurs. Superbe.

Autre ambiance dans le virage opposé. Les joueurs assument, comme toujours dans ce pays.

Le match

Pour dire quelques mots du match, c’était mauvais. 6 tirs cadrés dans le match mais le meilleur témoin de ce match de merde est peut-être la statistique sur la précision des passes (70% et 66%). On a simplement eu le moment du second but de l’Union pour pimenter le match. Juste avant, on pensait que le Hertha allait peut-être obtenir un pénalty. Finalement ça n’a pas été revu à la vidéo et sur la contre-attaque l’Union a fait le break 0-2 devant ses fans.

L’expérience groundhopping

Est-il encore question de juger si le derby de Berlin est à faire ? On a aucune certitude d’en revoir un sur les prochaines saisons… Dans ce contexte particulier (absence d’ultras côté Hertha) je ne peux pas juger l’ambiance Home de façon juste. Pourtant, on a quand même eu quelques moments (avant-match) pour me donner une bonne impression. Mais surtout, ce qu’on retiendra de ce match c’est la qualité des fans de l’Union. Après ça, on a envie de les revoir. Pour l’Olympiastadion, il vous faudra de toute manière le faire un jour. Et si possible en 1. Bundesliga.