Rencontre

AEK Athènes - Olympiakos (Athènes Part. 4/4 : les restaurants)

AEK Athènes - Olympiakos (Athènes Part. 4/4 : les restaurants)

On a déjà parlé d’un peu tout dans les précédentes parties. Mais avant d’attaquer ce derby AEK - Olympiakos en clôture de la saison régulière, on va quand même parler bouffe.

La bouffe

Pour la restauration rapide, on a même pas eu l’opportunité de comparer. On a mangé trois fois au Tylixto Greek Wrap car il est ouvert le dimanche et jusqu’à minuit tous les jours de la semaine. C’était pas le cas des autres fast-food qu’on avait repéré. Bref, largement satisfaisant pour un repas rapide et bon marché. Il y a aussi The Gourmet Street Food si vous allez au Pirée, excellente adresse.

Sinon, plus intéressant, on a quand même fait deux restaurants que je dois vous recommander. Tout d’abord, le restaurant grec DiPorto à l’entrée improbable et qui a fait faire demi-tour à des touristes. En effet, celui-ci n’a aucune devanture commerciale. Ce sont juste des murs tagués avec le restaurant en sous-sol. Pas très accueillant pour certains, ou au contraire suscite la curiosité pour d’autres. C’est notre cas. Puis si on commence à s’arrêter à ça, faut pas venir à Athènes. Tous les murs sont tagués.

On y mange des plats traditionnels et surtout on a vraiment le sentiment d’être dans un petit restaurant local, où des grecs aiment se retrouver, à l’abri des touristes. Simple et efficace. J’adore l’ambiance.

Un peu plus huppé et touristique, bien que les prix y restent dérisoires, on a également fait le restaurant Mironi Greek dans le quartier de Metaxourgeio. Sa réputation est exceptionnelle : 4.8/5 sur 2 000 avis Google. Et effectivement, parmi les plats du jour, la moussaka était délicieuse. Et pour un plat d’une petite dizaine d’euros, tout est inclus dont la bouteille d’eau et la surprise du dessert. Je m’attendais au moins à me voir proposé de saisir un pourboire en payant via CB, même pas. Très bonne bouffe et attitude commerciale remarquable. A noter sur notre soirée la présence de musiciens, là non plus vraiment pas encombrants. Bonne ambiance.

Voilà, on a fait le tour des quelques petites adresses qui nous ont plu. Mais le jour d’un match de l’AEK, vous pouvez aussi aller dans le quartier historique de l’AEK : Nea Filadelfia. Les fans de l’AEK s’y retrouvent tous dans les différents bars et restaurants, et ça commence à chanter. C’est dynamique à un peu plus de 2 heures du coup d’envoi.

Bien avant dimanche et d’être au stade Agia Sophia (sous son nom commercial “OPAP Arena”), on avait évidemment trouvé des traces de l’AEK sur les murs de la ville. Ci-dessous quelques illustrations.

Le stade

J’ai souvent lu que ce stade était considéré comme le plus beau de Grèce. Ça n'a rien d’étonnant, c’est de loin le plus moderne. Mais il a su garder son style propre avec cette architecture inspirée de sa culture et de son histoire. Il a volontairement des traits de ressemblance avec l’ancienne église et mosquée Sainte-Sophie d’Istanbul. Les fondateurs de l’AEK sont en effet originaires de Constantinople.

On est pas obligé d’aimer visuellement mais on salue l’effort et le respect de l’héritage. Perso, c’est le hasard du calendrier qui m’a amené à ce derby joué dans ce stade. J’ai autant envie de faire les autres stades d’Athènes. Pour ce que j’ai pu en voir de l’extérieur, je n’ai pas de préférence.

En avant-match, des fans squattent également la route devant le stade. Ça se chauffe bien. Je crois qu’ils attendaient le passage des bus dans le tunnel.

De l’intérieur, le stade est très bien construit mais il subit des règles de sécurité du football grec qui pénalisent les fans. Il y’a des surfaces vitrées sur ⅓ des latérales. De fait, on peut parler de vues restrictives sur les 5-6 premiers rangs minimums. Pour un nouveau stade, c’est bien con. Si vous regardez le terrain en diagonale (et pas seulement face à vous), la vitre vous donne une vue flou et très pénalisante. A 65€ la place, ça fait bien chier.

Du coup, et heureusement, je suis resté debout dans les couloirs pendant tout le match. C’est autorisé ici. Les sièges étaient tous occupés (y compris le mien), les couloirs et escaliers bien remplis également… CQFD on risquait pas de nous demander d’aller nous asseoir. J’avais ainsi une vue dégagée sur les tribunes et le terrain. J’aurai eu la haine de rester au deuxième rang avec des reflets et/ou vues floues dégueulasses sur les tribunes et le terrain.

La billetterie

A ce propos, la billetterie ne me laissait pas vraiment le choix. La carte de membre était obligatoire et à l’ouverture des ventes (non annoncée à l’avance), il ne restait plus que quelques dizaines de places (aucune côte à côte) autour des 65-90€. Sinon, on passait directement à des tarifs de 230€ la place en VIP (au centre de ma tribune). A ce prix, on avait quelques jours de disponibilités. Mais qui est prêt à payer ce prix ? Conclusion : vos places ne sont pas garanties sur un derby à Agia Sophia. Je surveillais quasiment toutes les heures depuis plusieurs jours pendant mes heures de taff’. Et par chance je suis arrivé sur le site moins de 30 minutes après l’ouverture des ventes.

Le match et l’atmosphère

J’ai déjà eu un bon aperçu de l’atmosphère d’un match en Grèce la veille. Je vais retrouver ici la même façon de vivre le football dans les tribunes latérales : avec agressivité. Ça commence bien avant le début du match puisque 2 ou 3 supporters derrière moi se mettent quasiment sur la gueule. Il fallait vraiment le double de personnes pour les retenir tandis ques les stadières assistaient impuissantes à la scène. Ça a quand même duré quelques minutes. Ils savent nous divertir.

Dans les virages, c’est resté majoritairement calme jusqu’au coup d’envoi. C’est peut-être un défaut à soulever de ce stade moderne : jusqu’au coup d’envoi, le show vient surtout de l’organisateur et non des supporters. Une sono qui couvre jusqu’au bout les chants. Des jeux de lumière de qualité mais vraiment insistants. C’était un peu trop.

Au coup d’envoi puis sur le premier but du match malheureusement annulé par le VAR, on a eu le droit à un spectacle pyrotechnique en bonne et due forme avec des feux d’artifices et des craquages dans toutes les tribunes ! Je n’ai vu ça qu’en Grèce. C’était le plus impressionnant.

Sur l’aspect sonore, il y a eu des grands moments et c’était toujours bien. Mais sur ce point j’ai davantage de comparaisons possibles dans d’autres pays et championnats (Pologne, Suisse, Serbie, Turquie, etc) donc ça m’a moins marqué. On va pas chipoter ça reste top tier.

L’image du match, et tellement représentatif de mes deux matchs en Grèce, c’est ce fan dans la tribune latérale qui sort son mégaphone quand ça lui chante pour gueuler sur des joueurs ou le corps arbitral. Quelle vie.

Le football grec a beau toujours exiger un numéro de sécurité sociale “AMKA” (pour un étranger le passeport est suffisant) et parfois une carte de membre (ici obligatoire), ce qui pourrait suggérer que c’est excessivement contrôlé, il n’y a pas de fouilles! Et donc même quand les fans craquent des fumis peu importe la tribune (parfois à visage découvert), jettent des bouteilles, viennent avec un mégaphone, personne ne cherche à intervenir non plus.

Même si ça ne s’arrête jamais de chanter, le scénario n’a pas pu aider notamment pour que ça suive dans les latérales. Malgré la domination de l’AEK qui a fait un très bon match, ils se sont fait avoir comme des bleus sur quelques offensives et contres de l’Olympiakos qui ne voyaient pourtant pas le jour. Venu de nulle part, on se retrouve ainsi à 0 - 3. Rageant.

La saison ne s’arrête heureusement pas là puisque la saison régulière est suivie d’une phase finale entre les meilleures équipes de saison régulière. Mais avec cette défaite ils ont remis l’Olympiakos dans la course au titre.

Ce scénario me permet objectivement de ressortir l’un des problèmes du football grec. Ils ont tranché : les supporters visiteurs ne sont pas autorisés dans les gros matchs. Ce qui explique peut-être l’absence de sécurité décrite plus haut. Chaque but est une démonstration qu’il manque quelque chose dans le stade. On se retrouve pendant quelques instants dans des silences pesants, le public est abasourdi (surtout dans les latérales). Dans le contexte du jour, ça aurait été de la folie avec un parcage. En plus, les buts ont eu lieu du côté théorique d’un parcage.

Une équipe n’est pas censée perdre chez elle 3-0 régulièrement, mais c’est un défaut presque éliminatoire lorsqu’on compare les meilleures ambiances d’Europe. A ce titre, un derby de Belgrade, c’est imbattable.

L’AEK aura malgré tout sauvé l’honneur en fin de match (81ème) pour nous donner encore quelques frissons. Ça semblait encore possible car sur le terrain, aucun doute que l’AEK était meilleur. C’est incroyable que l’Olympiakos ait pu gagner si froidement ce match.

L’expérience groundhopping

Si mon coup de cœur est inévitablement l’expérience de la veille avec le Panionios, ce derby était cool bien qu’on ait subi un scénario extrêmement défavorable. Derrière les apparences modernes et réussies du stade, se pose quand même la question de la billetterie et de l’accessibilité. Obtenir une place à prix décent, et avec une bonne visibilité, c’est un gros défi. Il ne faut pas se lancer sur ce match sans tenir compte des risques.

Point +

Un beau stade, respectueux de l'histoire de l'AEK.
Des alentours vivants en avant-match.
Les fumis dans toutes les tribunes.
La passion des grecs.
La liberté de rester debout m'a sauvé.

Point -

Les vitres qui gâchent la vue des 5-6 premiers rangs...
pour 65€ la place. Sinon c'était 230€.
Le scénario du match, 0-3 ça fait mal...
Pas de supporters visiteurs (et c'est habituel).