Rencontre

IFK Göteborg - Djurgårdens IF (+ ville, bouffe et festival Way Out West)

IFK Göteborg - Djurgårdens IF (+ ville, bouffe et festival Way Out West)

C’est devenu mon habitude, au mois d’août direction Göteborg pour le festival Way Out West. Et l’an prochain j’y retourne, ça sera la quatrième fois.

La ville et les restaurants

Je ne vais pas réinventer la ville chaque été sachant que je vous en parlais l’été passé via mon compte-rendu pour IK oddevold - GAIS :

IK Oddevold - GAIS à la Bravida Arena (Göteborg) • OStadium.com

Néanmoins on a refait l’effort de la visiter puisqu’un pote n’y avait jamais été. Ça m'a redonné en quelque sorte le goût du tourisme pour cette ville. On est donc retourné sur l’île de Styrso (inclus avec l’abonnement 24h ou plus de transport public) ainsi qu’au parc d’attractions Liseberg avec la particularité que des concerts s’y jouent le soir pendant l’été. Pour y accéder, il faut obligatoirement payer son entrée au parc (de 8 à 15€ selon la période de l’année).

Sans oublier l’immanquable quartier gentrifié Haga ou le jardin botanique de Palmhuset (c’est sur le chemin du stade).

J’ai testé en revanche quelques nouvelles adresses pour manger. Il y’a Sayur, un restaurant indonésien végétalien. C’est semble-t-il géré par une seule personne donc le service est simple (on va chercher soi-même les couverts) puisque la priorité reste la cuisine pour un repas réussi. Pour que ça tourne bien et que ce soit rentable pour elle comme pour nous, on est limité à trois plats au choix (vous en voyez 2 sur la photo, le troisième était une soupe). Les prix fixes très accessibles mettent le restaurant en concurrence du fast-food plutôt que des restaurants classiques. J’apprécie le format et l’atmosphère de ce petit restaurant et je ne suis pas seul puisqu’il est quand même noté 4.9/5 en +350 avis sur Google. C’est certain, j’y retournerai l’an prochain.

L’autre adresse appréciée mais on sera moins dans l’originalité, c’est le restaurant brunch Madbox. La première fois j’ai pris leur sandwich (servi avec des frites) que j’ai trouvé excellent. Ça m'a tenu toute la journée du festival. La seconde fois c’était des pancakes, la portion est énorme (j’étais HS après avoir terminé ce plat). 4.9/5 également pour celui-ci et j’y retournerai également.

Le festival Way Out West

Je ne reviens pas sur toutes les qualités du festival qui restent les mêmes que celles de l’an dernier et qui font la raison de mon retour tous les ans.

Cette année j’ai davantage profité des salles de concert de Goteborg. Pour rappel, la particularité du Way Out West est d’avoir le festival en extérieur de 12h30 à 23h puis d’avoir des concerts dans 7 salles de Goteborg. J’ai débuté le jeudi avec Folkteatern (7ebra, Balming Tiger, Jockstrap).

Puis le vendredi avec Skeppet (Eee gee) et enfin la clôture du festival le samedi avec la salle populaire Pustervik (The Murder Capital, Gloria De Oliveira et Terra).

En plus des salles de concert, j’ai découvert les salles de cinéma : le festival intègre également le troisième plus grand festival de films du pays. J’ai été à Hagabion pour voir le documentaire Soviet Bus Stops (excellent) et au Capitol pour suivre Suède - Japon lors de la Coupe du Monde Féminine.

Bref, un festival toujours aux petits soins pour nous.

IFK Göteborg - Djurgårdens IF

C’était ma première opportunité de voir l’IFK Göteborg. Le match a été planifié pour le dimanche soit le lendemain du festival. On s’attend généralement à une atmosphère en-deçà des habitudes pendant les vacances du mois d’août. Mais très rapidement j’ai compris que ça ne serait pas le cas pour celui-ci. Le club, pourtant dans une situation sportive compliquée (relégable avec 2 victoires en 18 matchs avant ce match) joue ses matchs à guichets fermés. Mieux, selon le club, ce match contre Djurgårdens est leur record de précocité pour remplir le stade. On va passer un bon moment.

Le stade

L’IFK Göteborg joue donc au Gamla Ullevi dont je vous parlais déjà dans le compte-rendu d’IK Oddevold - GAIS mais c’est la première fois que j’y rendais. J’ai toujours cette incompréhension autour de ce stade et de l’ancien Ullevi toujours présent à côté et qui semble aujourd’hui utilisé pour des gros événements comme des concerts. Les deux stades ont une architecture et des matériaux semblables : ça serait facile de les confondre. Aussi bien de l’extérieur que de l'intérieur, le Gamla Ullevi ouvert en 2009 fait déjà plus que son âge. Les coursives et stands du stade ne sont ni modernes ni commerçantes. D’un point de vue extérieur, le gap entre les deux stades paraît faible.

<p>L'ancien Gamla Ullevi</p>

L'ancien Gamla Ullevi

<p>Et le nouveau.</p>

Et le nouveau.

Peut-être que les arguments du nouveau Gamla Ullevi tiennent dans le fait que le stade n’a plus que 16 000 places alors qu’Ullevi était un stade de 40 000 places. Avec un stade plein, l’atmosphère est meilleure. Puis la proximité du terrain est réelle. Les tribunes sont surélevées et même du premier rang la vue est pas loin d’être impeccable.

Et même s’il y’a quelques boutiques et restaurants “intégrés” au stade et accessibles depuis l’extérieur, je lui trouve toujours ce côté “vieux stade” (qui me va très bien).

L’atmosphère

Avec ce stade en quasi centre-ville (500 mètres à faire), on ressent d’autant plus l’atmosphère dès le matin en se promenant dans la ville tandis que quelques fans font l’avant-match bière à la main en naviguant sur le canal qui traverse le centre-ville de Göteborg. C’était l’excitation avant l’heure pour moi.

C’est d’ailleurs peut-être parce que tout est à proximité que la ville et/ou le club n’ont pas jugé nécessaire de voir (trop) gros sur les services au stade.

Dans le stade, on a compris une trentaine de minutes avant le coup d’envoi que ça allait être génial. Le virage est déjà bien lancé. Et dans les autres tribunes, comme pendant tout le match, à chaque opportunité on avait des applaudissements très appuyés. J’en avais quasiment mal aux mains pour finir.

Quelques chants étaient suivis, à commencer par leur magnifique hymne (voir en fin d'article pour la traduction) bien accompagné par une vidéo rappelant l’Histoire du club vainqueur de la Coupe UEFA 1982 et 1987. Bruyant et superbe.

Pour chercher les raisons de la qualité du virage des Ultras Göteborg, il faut dans un premier temps regarder du côté des quelques capos qui se répartissent toute la largeur des tribunes. On a ainsi une implication totale avec des chants suivis sur toute la largeur et hauteur de tribune. Beau travail.

J’ai rapidement été pris par les sentiments par le club et ses supporters. Et disons-le, en private joke, une supportrice. C’est l’expérience où tu deviens “fan” d’un club. Pourtant j’ai déjà vu les autres grands clubs de Suède (AIK, Hammarby, Malmö, GAIS) et je ne dis pas que l’IFK Goteborg c’est mieux. Les ambiances se valent : c’est beau la Suède. C’est une affaire de contexte, d’atmosphère et de sentiments qu’on ne maîtrise pas.

Je me suis pas vraiment attardé sur le parcage de Djurgårdens, trop loin de mes yeux et de mes oreilles même si ils ont tout fait pour gâcher l'hymne. Le parcage était évidemment complet, les échanges d’amabilités (que je ne pouvais comprendre) présents, on le devine sur fond de rivalité entre les clubs de Stockholm et de Goteborg.

En effet, si vous ne pouvez pas vous rendre en Suède sur la date d’un derby, mon avis est que l’opposition Stockholm - Goteborg demeure une valeur sûre (sans renier Malmö). En simplifiant à l’extrême : Stockholm la snob, Goteborg l’industriel. Une histoire et une culture différente. Et puisqu’on ne cite que des clubs suédois populaires ici, la rivalité s’y retrouve forcément dans le foot.

Le “parcage” a pour bon côté d’être mis en évidence puisque les supporters occupent toute la tribune basse. A débattre : peut-être qu’à l’inverse ça simplifie moins la coordination des chants qu’avec un gros bloc compact. J’en reste aux suppositions car j’étais trop proche du virage de Göteborg et qu’en latérale j’étais déjà pas mal dans l’ambiance.

Le match

Dans ce contexte, on ne peut pas oublier le match et cette équipe. Pourtant, c’est bien Djurgårdens qui a ouvert le score à la 20ème minute. Mais quelle fusion entre les supporters et les joueurs de l’IFK. Dès le coup d’envoi, on a ressenti une solidarité à toute épreuve, un pressing extrêmement bien exécuté, des récupérations de balle rapides qui faisaient suffoquer Djurgårdens. On s’est demandé ce que foutait Göteborg en position de relégable. Sur ce match c’est une succession de malchances, plus que de maladresses, avec des occasions franches non conclues. Mais qu’importe le scénario du match, d’avoir encaissé un but sur la seule approche concrète du DIF jusqu’alors, l’équipe a continué à pousser dans le même état d’esprit.

Cet état d’esprit, j’insiste, mais je l’ai tellement ressenti par une union sacrée autour du club. A chaque “pause” (après le but ou lorsqu’un joueur était blessé), les joueurs se réunissaient en cercle pour rester soudés quelque soit les événements défavorables du match. C’est un sentiment qu’on ne ressent pas toujours si fortement dans des clubs en difficulté.

Ils ont bien fait d’y croire. A la 77ème ils allaient enfin être récompensé sur un but de Muçolli avant de prendre l’avantage à la 86ème sur un but de Marcus Berg, joueur emblématique du club : 37 ans, formé au club, 73 matchs en 2005-2007 dont leur dernier titre de Champion en 2007, avant un retour au club en 2021 en gardant son ratio de buts a tout de même 45%. La célébration du but sur le terrain comme dans les tribunes n’en était que plus forte émotionnellement.

J’ai simplement trouvé la célébration d’après-match un peu courte entre les joueurs et le virage. Ne vous y détrompez-pas, ils ont bien fait un tour de terrain, communier avec les supporters. Mais dans les pays “nordiques” (et en Allemagne), c’est commun de voir les joueurs planter pendant de longues minutes devant les supporters pour les écouter chanter. Ou qu’un joueur lance un chant, etc. Ici, c’était davantage dans nos standards.

En tout cas, le club s’est donné un peu d’air. Depuis, le club a enchaîné par 2 autres victoires dont l’une contre BK Hacken (Champion 2022). Malgré la bonne phase actuelle (12 points sur 15 pris), le club reste à 2 points de la zone de relégation. C’est dire si ça partait de loin.

L’expérience groundhopping

En situation normale Göteborg reste insuffisamment accessible depuis la France pour justifier de s’y rendre pour du groundhopping. C’est davantage sur une semaine minimum de vacances dans la capitale suédoise (3h10 de train), norvégienne (3h30 de car) ou danoise (5h de car) qu’un passage par Göteborg prend son sens.

Sinon faites comme moi : venez au Way Out West. C’est que du plaisir. Dès lors mon appréciation du séjour est forcément excellente. L’IFK Göteborg n’était qu’un bonus bien heureux : l’annulation préalable de mon vol retour m’obligeant à rester 1 jour supplémentaire en Suède. J’en voudrais pas à Vueling étant donné l’expérience vécue au Gamla Ullevi me laissant des biens jolis souvenirs supplémentaires.

Quand nous marchons à travers les ponts et les jardins
Avec l’odeur du sel de la mer, nous nous souvenons de la joie et du chagrin
Et nous nous souvenons de la première fois où Änglarna / les anges ont chanté
Änglarna (“les anges”) est le nom de l’association officielle de supporters depuis 1969 (3 500 membres)
Comment le soleil printanier nous a réchauffé, et l’hiver était déjà loin

Oh... Quand on jette nos verres vides
Il reste toujours quelqu’un avec le coeur sur la main
Nés de la mer et du ciel, nous sommes toujours là
Parce que nous n’oublierons jamais cette ville

Nous t’avons vu boiter, nous t’avons vu courir
Les larmes aux yeux et le coeur en feu
Avec le désir dans la poitrine, tu es resté là et tu as dit :
Bientôt Poséidon brillera et Blåvitt restera.
Poséidon est le dieu de la mer et des océans. Symbole de la ville, une statue le représente sur la place emblématique Götaplatsen.
Blåvitt (contraction de Bleu et Blanc) est le surnom de l’IFK Göteborg.

Oh... Quand on jette nos verres vides
Il reste toujours quelqu’un avec le coeur sur la main
Nés de la mer et du ciel, nous sommes toujours là
Parce que nous n’oublierons jamais Änglarna / les anges.

Joel Alme - Snart skiner Poseidon (Bientôt Poséidon brillera)
Point +

Stade fonctionnel de taille réduite et plein à 500m du centre-ville.
L'atmosphère en ville et au stade.
Relation fusionnelle entre ville, club, joueurs et supporters.
Qui commence par cet hymne Snart skiner Poseidon.
Qui continue sur le terrain par des joueurs possédés.
Toute une tribune basse réservée aux visiteurs.
Le festival Way Out West pour la 3ème et pas dernière fois.