Real Madrid - FC Valence (Madrid ⅔)

L’avantage de la Liga, c’est que les matchs d’une journée sont tous étalés du vendredi au lundi, sur des créneaux différents. C’est donc l’occasion, particulièrement dans certaines villes et régions (Pays Basque, Madrid, etc) d’enchainer les matchs au cours d’un week-end.

Après le Rayo Vallecano qui jouait à 14 heures, j’avais donc tout mon temps pour me rendre au stade Santiago Bernabéu pour Real Madrid - FC Valence à 21h. Ce n’était clairement pas un objectif de vie mais l’occasion s’est présentée sur ce week-end (l’an dernier aussi mais j’avais préféré rester au Masters 1000 de Madrid).

Billetterie

Pour obtenir un billet, dans une certaine mesure c’était plus compliqué qu’attendu. Je voyais souvent les tweets du très bien informé @DestinationFoot sur la disponibilité des billets suggérant que c’est donc pas compliqué d’en obtenir. En effet, une vente générale s’ouvre une semaine environ avant le match avec la remise à disposition de tickets par les abonnés.

Dans mon cas, le match contre Valence était visiblement très prisé. On m’a dit qu’il y avait pas mal d’expatriés de la communauté valencienne à Madrid. Et puisque c’est un club populaire, c’est peut-être en partie l’une des raisons. En tout cas j’ai passé quelques jours sur le site à actualiser pour trouver une très rare place à 80€ seule (meilleur prix que j’ai trouvé, les autres étaient souvent à 100€). CQFD impossible d’en acheter 2 côte-à-côte.

Le stade

J’avais déjà fait la visite du stade en 2016, c’était le départ de mes premières aventures en groundhopping. Si vous avez la flemme de cliquer, le musée en vaut la peine.

Atlético Madrid - Celta Vigo au Vicente Calderon + visite du Bernabéu • OStadium.com

Et ce retour au stade ne sera pas une redite de 2016 puisque depuis, le Santiago Bernabéu opère sa transformation/modernisation à 800M avec un toit, toutes les technologies de pointes (gazon rétractable, écrans LED 360°, etc) et évidemment un meilleur confort et plus d’espace pour tous.

N’ayant pas suivi l’avancée des travaux, je ne savais pas trop dans quoi je me lançais en me rendant au stade à cette période. Aurais-je besoin d’y retourner dans le futur pour le voir en version définitive ?

En tout cas, le premier détail pointilleux qu’ils pourront encore améliorer c’est l’accessibilité à sa tribune. Du moins, il faut savoir que notre billet n’est disponible que via téléphone (portefeuille numérique type Google Wallet) sauf que les informations présentes sur le billet virtuel sont incomplètes et/ou imprécises. J’avais pour informations : “Porte B-N7” et aucune mention d’un Bloc. C’est donc compliqué de se repérer lorsqu’on est au stade. Les informations dans le mail sont plus précises. Mais pourquoi ne pas les ajouter directement sur les informations de ma place numérique qui m’est imposée ?

Après coup, j’ai peut-être compris pourquoi c’était aussi vague : une fois les contrôles passées on peut facilement se promener et faire le tour du stade à travers les coursives (ça ne présente aucun intérêt : ce sont des couloirs vides et des escaliers). C’est donc pas impossible qu’on puisse rentrer par une mauvaise tribune avant de rejoindre la bonne. Je doute qu’il ne veuille pas être plus strict et rigoureux après les travaux ?

En attendant, il faut en revanche féliciter l’accueil digne d’un grand club attirant les touristes puisqu’il y a des hôtesses à peu près partout dès la sortie du métro devant le stade qui savent nous renseigner précisément. Donc au final, le défaut (temporaire ?) énoncé s’annule par cette qualité.

La grande question en entrant maintenant dans le stade, c’était de savoir l'étendue des travaux en cours. J’ai été rassuré. A l'œil nu, je n’ai rien constaté qui ait son importance dans l’expérience : les nouveaux écrans non utilisés, quelques loges en travaux et c’est tout. Visuellement, toutes les places paraissent utilisables comme en témoignent les photos. On était 72 000 (record à ce jour de leur saison) pour un stade d’une capacité finale théorique autour de 80 000. Donc pas si déconnant avec des places ici ou là laissées vides par des abonnés absents, probablement moins d’offres et public VIP qu’à terme, etc.

Il reste évidemment quelques inconnus : Dans quelle mesure les accès, les coursives, les escaliers pour le grand public vont-ils se moderniser ? Mais peut-être que ça restera d’origine. En l’état c’est brut, sans décoration. A peine mieux qu’un San Siro mais mieux quand même car on a des tapis roulants pour nous emmener en tribune et ça sauve des vies.

Le match et l’atmosphère

J’ai été agréablement surpris par l’ambiance face à mes attentes dérisoires. J’aime beaucoup l’organisation déjà, avec la partie active (avec les Ultras Sur) qui forme un bloc rectangulaire délimité de façon très précise et rigoureuse en tribune Fondo Sur (Tribune Sud). Ça n'a jamais été aussi simple d’identifier la partie active d’un stade. Et c’est d’autant plus le cas qu’ils ont un “dress code” blanc. Il n’’est peut-être que suggéré puisque ça correspond simplement aux couleurs du club. Mais comme vous le voyez sur les photos, ça ressort tellement bien du reste de la tribune. C’est joli. Pour mettre l’ambiance, il faut donc compter sur eux. Chacun des présents dans ce bloc semble participer de manière égale.

En revanche, l’ambiance semble très péniblement pouvoir s’étendre au-delà du bloc. Y’a une cassure. A l’exception des “Hala Madrid (y nada más)”, y’a rien. J’y étais en touriste car je ne porte aucun intérêt pour le Real mais je pensais que le reste du stade, davantage fasciné par le Bernabéu et le Real, serait plus prompt à donner de la voix. Ou tout simplement, je m’attendais à voir bien plus de maillots blancs du Real et inversement moins dans la partie des supporters actifs. Finalement c’est l’inverse.

J’ai ressenti également une déconnexion entre les joueurs et le public. On a été servi en matière de spectacle avec un 5-1 d’une qualité technique exceptionnelle. Là-dessus, on ne peut rien reprocher aux joueurs qui ont continué de régaler quand le match était déjà plié (1-0 à la 3ème, 4-0 à la 50ème). Je ne m’intéresse pas au football dans les médias / TV donc je découvrais la majorité des joueurs après en avoir entendu parler (Camavinga, Vinicius) ou pas du tout (Valverde, Brahim Diaz, Rodrygo) et c’est sacrément fort. On est venu voir un spectacle et on l’a eu.

Mais dès le coup de sifflet final, les joueurs s’en vont en jetant à peine un regard sur les tribunes. Le speaker sert à rien non plus. Certains pourront imputer ça au standing du Real Madrid qui dispute ce match comme si c’était un match d'entraînement pour s’amuser en attendant des plus grandes échéances ? J’aurais plutôt parié qu’en tant que plus grande institution de football du Monde, le club imposerait aux joueurs de faire un tour de terrain pour remercier les supporters et spectateurs venant du monde entier pour voir un match du Real.

Cette critique peut aller de pair avec le stade qui même après sa refonte reste pour l’instant trop impersonnel face à la grandeur que représente le Real Madrid : où est l’Histoire du Real, son héritage ? Si ce n’est dans le musée payant… Ils peuvent largement mieux valoriser la marque “Real Madrid”. Pas de verdict définitif néanmoins : c’est peut-être ce qu’on verra lorsque les travaux seront définitivement terminés.

L’expérience groundhopping

Relativement à mon désintérêt pour le Real, c’était une bonne surprise, une bonne expérience. Je m’attendais à du silence. Or y’a un bon groupe de supporters pour chanter pendant le match malgré l’absence peu surprenante en Espagne d’animations et pyrotechnie. En ayant pris ma place au hasard d’une opportunité j’étais plutôt bien placé pour voir leur tribune (en latérale ça serait bien trop cher).

Mais dans sa généralité, ça manque encore de saveur avec un stade qui ne se démarque pas si on compare à Anfield, Old Trafford, Tottenham, San Siro pour en citer parmi les plus populaires. L’ancienne version du Bernabéu était plus iconique de l’extérieur mais la rénovation fait bon sens.