Rencontre

Atlético de Madrid - Villarreal (Madrid 3/3)

Atlético de Madrid - Villarreal (Madrid 3/3)

Dernier match madrilène du week-end avec l’Atlético contre Villarreal. Celui-ci, on peut dire que c’était la première raison de mon choix du week-end. J’ai toujours apprécié l’Atlético, ce qu’il représente : un club du peuple, de banlieue, de souffrance et de facto qui marque sa différence avec le Real et le Barcelone. Il y’a aussi Fernando Torres (l’un de mes joueurs préférés de l’Histoire) qui résumait si bien l’état d’esprit “colchoneros” (les “matelassiers”) dans l’une des meilleures interviews que j’ai lu d’un footballeur pour So Foot :

« L’Atlético, c’est un combat. Peu importe que nous ne soyons pas les meilleurs, le plus important, c’est de lutter pour défendre ses valeurs. » Mon grand-père avait raison. L’Atlético, ce n’est pas seulement une équipe de football, c’est un sentiment. Une manière d’aborder la vie. Il faut se bagarrer, lutter et faire les choses par soi-même sans attendre l’aide de n’importe qui… J’aimais bien le côté « seul contre tous »

C’était d’ailleurs l’un des premiers clubs que j’ai fait à l’étranger, en 2016 à l’Estadio Vicente Calderon. A défaut d’avoir vu Fernando Torres sur sa période LFC, j’étais fier de le voir dans son club formateur.
Atlético Madrid - Celta Vigo au Vicente Calderon + visite du Bernabéu • OStadium.com
Ses souvenirs très lointains me permettront peut-être de comparer l’ancien et le nouveau stade.

Le stade

La première évidence, c’est la localisation du Cívitas Metropolitano qui ne respecte plus la localisation d’origine du club dans le sud de Madrid (majoritairement des classes populaires de Madrid). Désormais le club a son domicile à l’Est de Madrid et nous éloigne encore un peu plus de Madrid (45 minutes de transport en commun du centre-ville au stade).

A savoir que l’Atlético n’est pas reparti de 0 avec ce stade puisque c’était au préalable l’emplacement d’un stade d’athlétisme. La localisation du stade n’était pas un choix totalement libre.

Depuis la sortie du métro aux portes du stade, il semble y avoir de quoi passer un bon avant-match avec quelques stands de nourriture à l’extérieur du stade. C’est donc très bien qu’ils aient maintenu des “commerçants locaux” malgré le nouveau stade. Et il y’a un parc devant le stade pour passer du temps avec ses amis, ou pique-niquer. Bon, en novembre sur match le dimanche à 21h c’est pas trop l’ambiance pour ça.

En Espagne ils ont l’air de garder une bonne tradition de rentrer dans le stade avec leurs propres sandwichs. C’était d’ailleurs énormément le cas à la mi-temps au Bernabéu. J’aime ce geste qui me rappelle les deux sandwichs par match dans mon enfance en tribune Océane à la Beaujoire. Et cela n’empêche pas également de trouver des bars et restaurants intégrés au stade. Tous les supporters, tous les budgets peuvent y trouver leur compte pour manger sur place.

Pour le stade en lui-même, je ne suis pas un immense fan de sa fabrication en béton. En revanche avec les lumières et quelques décorations et hommages à l'Histoire du club, ça passe mieux. Et le toit en forme de vague lui donne un cachet unique.

A l’intérieur, comme tous les stades modernes aucun souci de confort et visibilité à se faire si ce n’est justement le froid qui se faufile entre le bâtiment et le toit puisque ce dernier est simplement “posé” par-dessus le bâtiment. Et on a quelques angles morts selon sa tribune pour avoir une bonne visibilité sur l’un des écrans géants. Par exemple, l'écran géant face à moi est tellement haut que le toit me le cachait depuis le dernier anneau de la tribune.

Le match et l’atmosphère

Le contenu du match a permis de mettre à l’épreuve l’ambiance dans les tribunes : une première mi-temps poussive avec une ouverture du score contre le cours du jeu par Villarreal à la 20ème minute. Bon point, ce scénario n’a pas ralenti les encouragements du virage colchoneros. Puis est venu l’égalisation avant la mi-temps qui devenait inespérée. La seconde mi-temps a été plus confortable : j’y croyais pas mais le club coaché par Simeone (qui a prolongé plus tôt dans la semaine) a finalement géré en toute sérénité jusqu’aux deux buts à la 80 et 85ème (3-1 score final). Ça a permis de voir le stade un peu plus à la fête, se lever et reprendre des chants tous ensemble. Mais jusqu’à ces dix dernières minutes c’était un peu poussif, j’aurais pensé que les latérales à l’Atlético poussaient de temps en temps.

Pour comparer à l’ennemi Merengue, c’était légèrement mieux au global mais ça se vaut si on prend uniquement l’activité des virages. J’aurais franchement parié sur une différence plus marquée à l’avantage de l’Atlético entre l’atmosphère des deux clubs donc je suis sorti du match un peu déçu.

Ne perdons pas de vue que c’était un match de Liga sans grand intérêt. Des fans français de Liverpool qui ont fait le déplacement par le passé (18/02/2020, 19/10/2021) m’ont déjà fait remarquer que c’était toute autre chose en Ligue des Champions, dès l’avant-match. Quand bien même, cela reste plus légitime de jauger une ambiance sur un match de championnat.

Pour ce qui est des supporters visiteurs, ceux qui ont déjà fait des déplacements européens en Espagne le savent : l’accueil des supporters visiteurs, c’est la dernière priorité du football espagnol. La veille au Bernabéu ou au Metropolitano, les parcages visiteurs étaient situés au plus loin du terrain et dans le pire angle possible pour qu’ils ne puissent pas “exister”. Cause et/ou conséquence, les espagnols n’ont pas une grande culture du déplacement pour leur club. Ils étaient une petite dizaine (aucun ultra) pour Villarreal.

L’expérience groundhopping

A l’heure du bilan, c’est une petite déception face à mes attentes plus élevées. Dans mon week-end ça s’est largement pallié par l’abondance de matchs (les 3 clubs madrilènes de Liga) dont une excellente expérience au Rayo Vallecano mais je ne conseillerais pas de viser un séjour à Madrid pour un unique match de l’Atlético. Ou alors peut-être sur une affiche de Liga ou un match de LdC… sous réserve que les prix ne s’envolent pas drastiquement comme il est de coutume en Espagne.

En l'occurrence, ici pour 52€ je repars sans aucune frustration. A ce prix pour un club “devenu grand”, et sans galère sur la billetterie pour acheter côte à côte, c’était malgré tout une expérience au rapport qualité/prix tout à fait correct.

Point +

Plutôt incitatif à manger/boire devant le stade.
Bel étalage de l'histoire du club pour un nouveau stade.
Accessibilité de la billetterie et prix convenable.

Point -

Manque l'atmosphère de "quartier" de l'ancien stade.
Ambiance en deçà de mes espoirs.