KS Cracovia - Gornik Zabrze (Cracovie 2/2 : les polonais et les sorties)
Il me fallait un match de foot vendredi ou samedi dans le coin, avant de repartir dans la nuit en train pour Prague en Regiojet (30€, 6h de train, impeccable). C’est tombé parfaitement avec le KS Cracovia samedi après-midi. C’est le second gros club de Cracovie et donc le seul à évoluer en Ekstraklasa.
J’ai ressenti que des groundhoppers me recommandaient pas particulièrement KS Cracovia, à me souhaiter de trouver si possible un meilleur programme. Il faut dire que ce club reste moins populaire : 9000-10000 d’affluence dans un petit stade de 15 000 places. Pour ne rien arranger, suite à des débordements sur un précédent match, le parcage sera fermé toute la saison.
Cracovia - Widzew Łódź : en face, rapidement des #ultras du #Pasy sont aussi apparus sur le toit et sont venus arracher la bâche ;Widzew; (05.08.24) pic.twitter.com/LBUycpilKx—
— 1899 Mode Ultrà (@ultras1899_) August 6, 2024
Donc on allait à ce match plutôt tranquillement. Le stade est encore un peu mieux situé que celui du Wisla (les deux sont cependant très proches).
La ville
On y a été en partant du château du Wawel puis en longeant la Vistule (fleuve). On n'avait malheureusement pas le temps de visiter le château sur nos 4 jours à Cracovie. Pourtant, j’aurais bien apprécié car de l’extérieur c’est un lieu superbe et immense. Si grand que les visites sont divisées en plusieurs parties, chacune avec une billetterie indépendante. Ce qui peut être décourageant car il faut réussir à s’y retrouver au milieu de toute cette offre, surtout quand on ne connaît pas et qu’on a donc aucune idée des parties du château à privilégier. Donc le mieux c’est sans doute de se donner une journée pour tout faire.
On a bien profité du reste de la ville, et donc du quartier Kazimierz dont j’ai parlé dans le précédent compte-rendu. C’est le quartier à privilégier. Mais tout le reste de la ville est appréciable, et calme en plein mois d’août. J’ai pas besoin de rentrer dans le détail, il suffit de flâner dans les rues et profiter de la vie.
Vous pouvez également vous éloigner de la ville en bus et vous rendre au Zakrzówek Park pour vous balader ou vous baigner. Il y'a un ou deux cafés aux alentours.
Les polonais
Bien que je connaisse déjà la Pologne, je ne m’étais jamais fait les constats sur la société polonaise que j’ai pu me faire pendant ces vacances à Cracovie.
Ils sont extrêmement respectueux et calmes (en dehors des stades), y compris en voiture. Perso j’apprécie ça mais certains trouveront peut-être que ça manque d’ambiance : aucune radio/musique à l’extérieur des commerces, aucun groupe d’amis avec de la musique même dans un parc ou au bord du fleuve (en dehors des soirées sur les péniches).
Les gens ne sont pas hypocrites : c’est toujours agréable en tant que touriste qu’un commerçant n’en fasse pas des tonnes pour nous faire acheter ou pour un pourboire. On se sent relativement intégré, d’autant plus que les touristes ne dominent pas la ville. C’est l’opposé des sentiments que peut nous laisser sur certains points d’intérêts à Prague.
On entend souvent des compliments sur les sociétés asiatiques mais là c’était pareil et même plus propre que la Corée. J’étais surpris. Moralité : on est vraiment des sauvages dans les pays latins et je le regrette.
Pour finir sur une anecdote, un pote a posé ses pieds sur le bord d’un banc. En Europe de l’Ouest, RAS. Ici, en 15 secondes on a compris. La première passante qui le dévisage et le second qui l’insulte en polonais. Comme ça, c’est réglé. On rigole pas avec l’ordre et la propreté dans l’environnement public, et ils ont bien raison.
Les autres visites (Auschwitz et La Mine de Sel « Wieliczka »)
Si Cracovie a bien 4 jours minimum à offrir, c’est aussi par ses activités annexes dans la région. Il serait facile de s’offrir une journée à Katowice (pas eu le temps non plus) ou évidemment de visiter les camps d'Auschwitz ou encore la Mine de Sel Wieliczka.
Visite guidée d’Auschwitz
Je ne vais pas faire l’injure de présenter les camps d'Auschwitz. Pour moi, le passage par Cracovie rendait cette visite historique obligatoire. Réservez-bien une semaine en avance minimum. Je m’y suis pris plus tard et il n’y avait plus aucune place sur le site officiel (toutes les visites sont avec guide, français disponible) et seulement quelques places sur GetYourGuide avec moins de choix sur les horaires. Néanmoins c’était pas plus mal car on avait la prise en charge en bus depuis Cracovie et le montant total revenait au même coût que si je m’étais rendu à Auschwitz par mes propres moyens (train). Et de toute manière, ce n’est pas un lieu où vous traînez pour le plaisir. Donc suivre le rythme soutenu du bus et du guide (Auschwitz 1 c’est plein à craquer), c’est naturel et ce sont les explications qui complètent véritablement l’expérience. A partir de 16h les visites sont gratuites et sans guide, mais quel intérêt reste-il ? Pour info, on a pris cette offre.
La Mine de Sel « Wieliczka »
Cette visite, plus proche de Cracovie puisqu’il suffit d’emprunter un train de la ville (15-20 minutes de trajet) ou des bus pour s’y rendre, est également fortement recommandable, surtout en été. Vous pouvez réserver directement sur leur site officiel. La visite est instructive et fascinante. Bonus : la température baisse à 14-16° lors de cette visite de plus de 2 heures, c’est donc parfait un jour de forte chaleur.
Le stade
Malgré un large parvis face à la tribune principale (celle des ultras); le stade Józef-Piłsudski donne un peu moins envie de s’attarder à l’extérieur du stade, c’est moins vivant qu’au Wisla. De toute façon, ce n'était pas notre but. L’entrée en tribune est étonnante car la grande tribune latérale, le long de la route, se compose de bureaux et de magasins. Pas le premier stade à louer des espaces pour des entreprises, néanmoins ici pour entrer dans la tribune latérale on doit donc accéder par le virage des ultras.
On se dit alors que c’est peut-être le début d’une explication à “comment les ultras de Cracovia ont pu se retrouver sur le toit du parcage visiteur ?”. De l’intérieur, ça semble assez “open” pour se rendre d’un bout du stade à l’autre.
A noter que dans notre cas, nos billets ne passaient pas et qu’il a fallu confirmer notre identité. Cependant d’autres français m’ont confirmé être passé du premier coup. C’était peut-être le hasard. Toujours est-il qu’il est préférable de respecter l’identité présente sur le billet pour se prémunir de ce type de problème.
Dans les tribunes, on adore la tribune “familiale” derrière les buts avec cet énorme graffiti et une “fosse” pour permettre aux enfants de s’amuser. Idem pour le virage qui lui fait face avec le petit niveau supérieur. C’est un stade sympa, d’une dimension que je n’ai plus l’habitude de voir en plus.
Le match et l’atmosphère
On est logiquement dans une atmosphère moindre que le Wisla. Pour autant, j’ai été agréablement surpris puisqu’on m’en sous-entendait du mal. Vous n’avez aucun souci à vous faire pour retrouver l’atmosphère polonaise avec pour les 10 000 présents un public passionné. Cette fois-ci, contrairement au match du Wisla, la tribune latérale est restée debout pendant l’intégralité du match. Au grand dam d’un couple de touristes qui ne s’est jamais levé et a abandonné à la mi-temps. En Pologne, il faut prendre ses précautions et s’attendre à devoir rester debout pour voir le match. Sinon, votre meilleure garantie pour le Wisla comme pour le KS est de prendre dans la tribune latérale “présidentielle”.
Dès lors, avec une tribune debout, ça témoigne d’un certain engagement de la part des fans. On peut imaginer que l’atmosphère soit un peu plus liée à la qualité du match dans ce petit stade avec ce kop peu imposant. Et pour rappel, ce n’était simple match de championnat sans les visiteurs.
On a donc été aussi chanceux d’avoir un excellent (scénario de) match même si Gornik Zabrze a tout d’abord mené à deux reprises : 1-2 à la 32ème. KS Cracovia déjà dominant allait cependant bénéficier d’une expulsion légitime à la 57ème minute : faute volontaire en tant que dernier défenseur. On sentait bien que ça inverserait le cours du match. Donc ça a énormément poussé jusqu’à prendre les devants par 2 buts à la 73 et 78ème (3-2) et un second carton rouge pour Gornik Zabrze qui allait définitivement éteindre tout espoir de revenir dans le match.
L’expérience groundhopping
En conclusion, je ne veux pas m’avancer et dire que peu importe le contexte, l’ambiance y serait formidable. On ressent déjà bien qu’on est sur un niveau inférieur au Wisla. Ce dernier est forcément le club à privilégier sur un week-end. Pour autant c’était un moment bien plus agréable qu’on ne m’aurait laissé croire avec un stade cool et des supporters passionnés jusque dans la latérale. C’est dommage que le KS Cracovia soit pénalisé toute la saison avec l’absence de supporters adverses. Alors forcément, ne vous précipitez pas dès cette saison sur un de leur match.