Rencontre

NPB : Orix Buffaloes - Saitama Seibu Lions (Japon 4/8 : Osaka + Nara)

NPB : Orix Buffaloes - Saitama Seibu Lions (Japon 4/8 : Osaka + Nara)

Osaka

Après quelques jours à Tokyo, Osaka était notre destination suivante. J’ai tout de suite bien aimé. Dès que l’on sort de Tokyo, on ressent une plus grande liberté, moins de règles. On sent quand même que ça se décoince. Et enfin, ça ne fait pas systématiquement la queue dans les restaurants. C’est à partir d’Osaka qu’on a enfin débuté notre voyage culinaire.

C’est d’ailleurs à Osaka que j’ai réellement été confronté pour la première fois à l’ambiance des quartiers au Japon en soirée, avec les jeunes filles qui démarchent les clients dans la rue, etc. Les quartiers proches et vivants comme Dotonbori, Nipponbashi, Shinsekai rendent l’atmosphère “vicieuse” peut-être encore plus prégnante que n’importe où à Tokyo.

Le quartier Dotonbori étant reproduit dans Yakuza - Like A Dragon, c’était sympa de retrouver toutes les similitudes. Et plus on descend au Sud, plus l’atmosphère semble chaotique avec Shinsekai, l’un des quartiers les plus pauvres du Japon. Le tout se mélange avec un tourisme très prononcé. Ce qui n’est pas forcément le plus motivant pour s’arrêter manger. Malgré tout, y’a un feeling assez unique.

Et comment ne pas vous recommander d’aller jusqu’au Shinsekai Kokusai, cinéma pittoresque des années 30 de l'ère Showa avec des affiches peintes à la main ! Il propose du cinéma classique et également une salle X. Après je vous demande pas de vous faire un film. Mais il suffit de lire les commentaires sur Google pour piquer fortement la curiosité et rigoler. Le lieu est déjà incroyablement fascinant de l’extérieur. Ne pas avoir expérimenté l’intérieur des lieux va quand même me laisser un goût amer bien que l’expérience semble potentiellement perturbante.

  • "C'est un endroit qui vous fait réaliser que la vie est pleine de surprises..."
  • "comme le dit la rumeur, l'action se déroule dans un coin, alors mieux vaut ne pas y aller par simple curiosité."
  • "C'est aussi un lieu de drague pour adultes, mais vous pouvez aussi profiter de films classiques.Il est préférable de les voir en état d'ébriété !"
  • "J'ai visité le premier étage et j'ai été accueilli par une série de scènes choquantes : des hommes âgés flirtaient entre eux, et au deuxième étage, un groupe d'hommes âgés s'est rassemblé autour d'un homme travesti, le poussant à séduire encore et encore. Je ne recommande pas d'y aller juste pour voir un film. J'ai fini par m'enfuir après qu'un homme âgé m'a touché la poitrine et les cuisses. Au fait, je suis un homme."

Quittons ces quartiers. J’ai également bien apprécié la vibe autour d’Umeda Sky Building. Pour la première fois autour du parc, j’ai vu des gens accompagnés, en couple, vivre. Il faut y aller seulement si vous comptez faire le gratte-ciel, que j’ai d’ailleurs plus apprécié que Shibuya Sky. La rivière, les ponts, un paysage moins urbain.

On a évidemment fait sinon les attractions touristiques populaires :

Le sanctuaire Sumiyoshi-taisha, sympa mais trop éloigné de la ville pour en valoir obligatoirement la peine. Tout étant à relativiser avec les autres sanctuaires vus au cours du séjour.

Le château d’Osaka, iconique et très joli. Même si je ne vais pas en faire des rêves. On passe vite à autre chose.

Cela dit, Osaka est une ville qui peut je pense se visiter très rapidement comme en prenant son temps. 2 nuits si vous êtes pressé, ça le fait sur un rythme expéditif puisque tout est assez proche. Mais rester 4-7 nuits c’est également largement possible. Ça va aussi dépendre de vos activités annexes : foot, baseball, parc d’attractions Universal, expo universelle lors de notre séjour, baie d’Osaka, Nara, Kobe, etc. Personnellement, j’ai quitté Osaka avant d’avoir le sentiment d’en faire le tour. Donc j’aurais pu y rester facilement une nuit supplémentaire (5 nuits donc).

Osaka coupe avec l’atmosphère pesante de Tokyo et c'était bienvenu dès le début du séjour. Pourtant, je doute de mes propres sentiments. Car Osaka comme Tokyo, ce sont des environnements dont je trouve parfois la frontière entre "émerveillement" et "écœurement" fine. D'ailleurs, en reprenant des propos de l'émission Sumimasen Turbo qui connait parfaitement Osaka : depuis les précédents passages il y'aurait eu énormément de nouveaux magasins de cartes, figurines, etc. C'est vrai qu'on peut traverser des rues importantes avec un monopole de magasins autour d'un même univers... Dans ses quartiers populaires, Osaka ne fait pas non plus dans la sobriété.

Nara

La question de visiter Nara, célèbre voire incontournable pour les cerfs en liberté dans le parc de Nara, se posait. Est-ce que ça n’allait pas être un parc d’attractions très gênant ? Les cerfs sont-ils bien traités ?

On l’a quand même fait, j’y tenais car ça n’allait prendre qu’une demi-journée de notre temps. Donc autant se faire sa propre opinion. On s’y est rendu avant 9 heures du matin, c’est obligatoire pour éviter la foule sauvage, les touristes non éduquées (les chinois), les cris des enfants, mais c’est non sans conséquence. Mais je suis là pour donner les bons conseils.

J’ai acheté de la bouffe pour les cerfs dès l’entrée du parc. Mauvais plan. Car les cerfs qui tournent autour du début du parc savent pourquoi ils sont là. Avant 9 heures du matin, ils ont pas vu grand monde et ils ont forcément la grosse dalle. Donc ils étaient assez agressifs avec moi, me bousculant, et j’ai dû très rapidement me débarrasser de ce que j’avais.

Mais quand vous quittez le parc principal devant la station et vous aventurez plus loin, vous croisez des cerfs plus calmes : s’ils avaient trop faim ou aimaient la foule, ils sauraient où aller. Donc il faut acheter à manger plus loin et je pense que l’expérience se passera mieux.

Heureusement, le temple Tōdai-ji en vaut vraiment la peine. Cela enrichit l’expérience à Nara pour ne pas rester sur ce seul divertissement des cerfs en liberté.

Mais encore une fois, il n’y a rien de magique à se rendre à Nara. On en fait bien trop. C’est très rapidement un zoo. On était content d’être sur le retour dès le milieu de la matinée (à peine plus de 2h à Nara) quand on voyait la masse de gens qui arrivaient.

Orix Buffaloes - Saitama Seibu Lions

Mon dernier match professionnel NPB du séjour, avec Orix Buffaloes qui termine sa saison régulière avant de prendre part à la postseason. Ce coup-ci, on est sur un club plus populaire que Saitama donc je suis passé par Chiketto pour assurer mes places. La vente n’était pas possible pour les étrangers en ligne, mais j’aurais probablement pu avoir mes places directement à la billetterie du stade.

Le stade

Là, on est sur du stade monstrueux avec un aspect futuriste ressemblant à une soucoupe volante, ou une carapace. Le stade est intégré à un centre commercial donc on peut se promener à l’intérieur du stade, consommer dans l’un des nombreux stands, faire un tour dans l’immense shop, avant d’entrer dans les tribunes.

Mais je reste bien moins fan de ce stade par rapport à celui des Saitama Seibu Lions : on n’a aucun intérêt à quitter son siège pour se balader puisque les coursives sont en intérieur. Dans les tribunes, j’ai trouvé que l’espace pour les jambes était vraiment adapté aux tailles des japonais. Donc en étant grand, c’est pas très confortable.

L’atmosphère

La sono, avec des transitions sonores ratées entre les périodes de jeu, était désagréable. Et je trouve même que les animations ne prennent pas totalement malgré des cheerleaders. C'est peut-être la taille du stade, le fait que tout se passe "loin" de nous. Y'a pas de connexion entre le terrain et les tribunes, tout l'inverse en "show" de mes références en Corée du Sud. Là, on est plus proche du spectacle américain insipide.

Du coup, l’expérience bien que qualitative avec des fans toujours engagés reste un peu moins marquante. Comme je l’ai déjà dit, au Japon les fans les plus fervents sont à l’opposé des bases. Donc ça nous mettait à une certaine distance d’eux. C’était moins mémorable.

Voir des vidéos sur mon post instagram

Le match

Orix Buffaloes a en plus perdu bien que les dernières manches étaient chacune décisives : mené 0-4 dès la seconde manche, ils ont finalement perdu 5-6. Mais j’ai vu une nouvelle séquence de jeu originale lorsque Seibu a fait 4 points sur la seconde manche.

Les Buffaloes ont voulu éliminer un joueur de Seibu qui allait marquer un point. Ils étaient en retard, ont ensuite tenté d’éliminer le joueur qui allait en première base sauf que la balle n’a pas été attrapé, permettant aux Lions de marquer 4 points.

Puisque c'était le dernier match de la saison régulière, on a eu le droit à une petite cérémonie protocolaire de fin de saison avant de lancer la postseason.

L’expérience groundhopping

Je recommanderais toujours de faire un match de baseball en Corée du Sud ou au Japon. C’est à coup sûr une bonne ambiance et la découverte d’une culture différente. C’est important. Enfin, notons que le stade est proche de la ville (17 min de transport depuis Dotonbori) donc cela permet une bonne optimisation de son temps. Osaka est un passage justifié d'autant qu'on peut y lier nombreux centres d'intérêts différents. Il reste ainsi difficile de déterminer la durée nécessaire à chacun. Pour Nara, c'est seulement parce que la ville est proche d'Osaka et de Kyoto que je peux expliquer sa popularité.

Point +

Osaka plus décoincé, chaotique que Tokyo.
Le séjour culinaire pouvait enfin débuter.
Bon pied-à-terre pour Kyoto, Kobe, Nara, Universal Studios, etc.
Stade impressionnant...

Point -

... mais ça devient presque trop démesuré.
Le prix d'un A/R Tokyo - Osaka : 160€ !
Nara dispensable, même en esquivant les touristes.