Rencontre

(la moitié de) Nice - Nantes. Et il pleuvait beaucoup

(la moitié de) Nice - Nantes. Et il pleuvait beaucoup

Ayant mon abonnement au stade de l'Allianz Riviera, je me préparais à aller voir Nice - Nantes ce samedi 3 octobre. Après les dernières rencontres qui nous avait vu battre successivement Bastia, Bordeaux et Saint-Etienne en inscrivant 13 buts, j'étais pressé de retrouver mon club, même face à une équipe nantaise dont on savait pertinemment qu'elle allait bloquer le jeu au maximum. Les blessures d'Alassane Pléa et de Mickaël Le Bihan n'enlèvent rien à notre puissance offensive ni à mon enthousiasme pour aller voir ce match.

Le pote avec qui je vais habituellement voir les rencontres devait travailler ce soir-là, je récupère son abonnement pour aller au stade en compagnie de quelqu'un d'autre. Au cours de la semaine le temps est clément, quoique l'on ressente un peu d'humidité. Le jeudi soir quelques gouttes tombent. Le vendredi voit déjà plus de pluie. Mais le samedi est étrangement bien sec. Il pleuvait tout de même en matinée (quoique je n'en sais rein vu que je dormais), mais à partir de 16h, plus une goutte de pluie ne tombe, les rues commencent même à sécher. Au moment où les équipes arrivent au stade, absolument rien ne pouvait laisser penser à un déluge qui pourrait s'abattre, pas même la vigilance orange concernant les pluies. Quand de l'eau commence à tomber peu avant le coup d'envoi, personne ne s'inquiète, après tout on peut jouer. Je m'inquiète quelque peu, mais plus pour le jeu que pour la tenue du match. Nice a l'habitude de jouer au sol, si il pleut légèrement la balle pourrait fuser et avantager les attaques rapides. Mais si la pelouse est gorgée d'eau, le jeu pourrait s'orienter vers le domaine aérien, ce qui ne nous avantagerait absolument pas avec notre milieu de terrain d'1m68 de moyenne.

Le match commence donc sans souci. Le public est chaud et plein (au sens figuré), balance des fumigènes en-dehors du stade et applaudit le bruit du tonnerre. Les deux équipes semblent bien en place, mais les lacunes techniques font croire à un possible but à chaque attaque. Et ce sont les nantais qui frappent les premiers, suite à un pressing sur la sentinelle Papy Mendy, les bretons se retrouvent en surnombre et Iloki vient glisser le ballon entre les jambes d'Hassen pour ouvrir le score. Il aura bien fait de profiter de ce but puisqu'il se fera quelques minutes plus tard déboîter la cheville par Mathieu Bodmer, ce qui vaudra à ce dernier un jaune, mais qui méritait un rouge. Ayant l'habitude de revenir au score, les niçois poussent et reviennent au score suite à un débordement de Pied et une superbe reprise de volée de Germain extérieur pied gauche dans la lucarne opposée à laquelle Riou ne peut rien faire. Puis sur un but de renard : Touré tente d'empêcher Wallyson de jouer un ballon en lui écrasant la cheville avec le pied droit, et en poussant le ballon du pied gauche il lance Valère Germain seul face au but qui conclut d'un plat du pied coté fermé. L'avantage ne dure pas longtemps, trois minutes après Hassen capte mal un ballon, sûrement à cause du ballon trempé et le repousse sur Thomasson qui pousse le ballon dans les cages quasiment vides. Deux buts partout, les joueurs regagnent les vestiaires sûrs de pouvoir reprendre la partie après la pause.

Mais bien sûr ce n'est pas le jeu qui nous intéresse ici. Surtout que le plus important se passe pendant la pause. Déjà première surprise, le traditionnel Challenge Orange n'a pas lieu. Petite déception. Mais surtout la pluie redouble d'intensité. Il m'est impossible de vous le décrire à l'écrit mais la pelouse commence à laisser voir des flaques apparaître, d'abord sur la moquette autour du terrain puis ensuite sur le gazon. On commence à ne plus voir la tribune en face ! Dans les gradins le vent projette la pluie sur les spectateurs. Ceux-ci décident de chanter pour passer le temps. Un nantais, Lenjani, s'échauffait pour rentrer à la mi-temps mais ne pense pas à prévenir les autres joueurs du déluge qui s'abat sur le terrain. Ils reviennent donc tout naturellement jouer la deuxième période. Mais au bout de trois ballons joués, Freddy Fautrel décide d'arrêter la mascarade et renvoie les joueurs au vestiaire. Entre Valère Germain meilleur buteur de Ligue 1 et le FC Nantes qui marque 2 buts, c'en était trop pour l'arbitre. On annonce au micro que les organisateurs se laissent 45 minutes pour prendre une décision sur la tenue du match, comme si il fallait autant de temps pour prendre une décision aussi facile ! Il aurait fallu que la pluie s'arrête à ce moment-là mais elle s'est juste légèrement calmée. Les jardiniers rentrent pour évacuer l'eau avec des raclettes, sous les acclamations du public. Instantanément un peu de pitié pour eux dans leur travail voué à l'échec. Bizarrement, peu de personnes pensent à quitter le stade à ce moment. Le toit du stade commence à montrer des signes de faiblesse et laisse passer l'eau. Dans les tribunes on demande à mettre le match de rugby sur les écrans géants, on s'écrie "Putain le stade il est pas waterproof !!"

Coté sportif (car c'est la seule chose qui nous intéresse vraiment ici), le match sera rejoué plus tard dans son intégralité, après consultation des présidents et des entraineurs des deux clubs. Les buts inscrits et encaissés ne seront pas pris en compte, à la probable grand joie de Valère Germain. Maxime Le Marchand, qui devait purger sa suspension lors de ce match le fera finalement lors de la prochaine rencontre face à Rennes. Mais contrairement à la logique, les cartons reçus sont gardés en compte. Donc on annule le résultat, les buts, mais les suspensions sont gardées de manière à gêner les clubs. Le club a par contre décidé de garder la validité des billets pour la fois où le match sera rejoué. Rendons tout de même hommage aux supporters nantais qui ont traversé toute la France en nombre, pour assister à un demi-match sous un temps qui est le même que chez eux (en un peu moins grave certes).

Après avoir quitté le stade, un petit McDo pour remonter le moral après cette soirée perdue, avant de rentrer chez moi par les routes inondées de boue. Je dis à mon pote qu'il a bien fait de ne pas venir, il me répond que l'hôtel où il travaille est inondé. Au lieu d'aller me coucher heureux d'une victoire ou triste d'une défaite, j'y vais sans aucun sentiment particulier, si ce n'est un peu de colère de ne pas avoir vu la fin du match. Il était 1h du matin, je regardai par la fenêtre pour voir si il y avait eu des dégâts autour de ma saison. Il ne pleuvait plus.