Rencontre

NPB : Saitama Seibu Lions - Hokkaido Nippon-Ham Fighters (Japon 1/8 : Préambule)

NPB : Saitama Seibu Lions - Hokkaido Nippon-Ham Fighters (Japon 1/8 : Préambule)

J’ai profité d’un changement professionnel pour enfin partir au Japon, me laissant le temps d’y rester 20 jours complets sur place. Il semblait nécessaire de partir au Japon sur cette durée assez longue (et commune) pour avoir le temps d’en profiter.

Cela va être un gros “dossier” de 8 comptes-rendus correspondants à 8 événements sportifs et lieux différents. On va donc prendre le temps. Dans chacun je vais aborder différents points du voyage. Les événements sportifs, sur un tel voyage, sont un prétexte pour raconter mes vacances : personne ne va se décider à aller au Japon parce qu’il aura lu du bien du Kawasaki Frontale. Pour cette première partie, on va rester plutôt sur l’organisation et les détails du voyage.

Je précise pour ceux qui me connaissent moins : c’est fait par passion et sans rémunération. Donc devoir vendre ou non le Japon comme un influenceur, je m’en fous. Et mise à part quelques maigres prises de notes, j'ai profité à chaque fois du moment pour n’écrire mes comptes-rendus qu’après mon voyage. Ce qui peut “déformer” mes impressions dans l’instant, mais apporter un certain recul sur chacun de mes souvenirs.

Mon rapport à la culture japonaise

Je rappelle également que l’an dernier j’ai voyagé 2 semaines en Corée du Sud. Vous n’échapperez donc pas tôt ou tard à des comparaisons car Japon vs Corée du Sud est un sujet récurrent sur les réseaux sociaux et surtout parce que personnellement ça me tenait à cœur d’enfin avoir mon avis sur les deux pays pour les comparer.

Ma préférence culturelle avant les deux voyages étaient clairement envers la Corée du Sud, amenée tout d’abord par le cinéma coréen puis les k-dramas et enfin la musique indépendante coréenne. Tandis que la culture japonaise qu’on peut définir par l’industrie du jeu vidéo et des mangas ne me touche pas réellement. Ma liste d’intérêts est tellement faible que je peux en faire la liste exhaustive : j’ai lu, vu et aimé GTO et Deathnote, c’est tout. J’ai aimé chacun des films d’Hirokazu Kore-eda et dernièrement l’excellente série Asura. J’ai eu des consoles portables Nintendo (DS, 3DS, Switch) mais sans en apprécier les licences Nintendo sauf Animal Crossing. Depuis 2020 je suis surtout devenu fan de la licence Yakuza: Like A Dragon. Ce qui n’est pas anodin puisque cette licence reproduit avec fidélité des quartiers de Tokyo et de Yokohama. C’était donc une formidable mise en haleine de l’atmosphère au Japon. Spoiler : je n’imaginais pas que la satire présente dans cette licence était si réellement prégnante dans la société.

Découpage de mon séjour

Mon séjour, forcément assez dicté par les événements bien qu’à l’origine, j’en avais pas prévu autant… :

  • 11 jours sur Tokyo (7 événements sportifs, 5 concerts : donc plus proche d’une semaine de “tourisme”)
  • 3 jours à Osaka (un match de baseball d’Orix Buffaloes)
  • 1 jour à Kobe (un match du Vissel Kobe)
  • ½ journée à Nara
  • 4 jours à Kyoto (1 match du Kyoto Sanga)
  • 1 journée à Kamakura
  • ½ journée à Yokohama

Chaque CR permettra de revenir précisément sur chacune des villes. Néanmoins, quelques explications :

On a hésité sur le temps à allouer à Osaka et Kyoto. Laquelle méritait le plus de temps ? On est parti sur un équilibre de 4 nuits dans chacune. Et au final, puisque Nara est possible depuis les deux villes, cela permettait de s’adapter selon le ressenti du moment. Choix qui me semble aujourd’hui toujours pertinent.

  • Nara, on a douté de son intérêt mais ça me paraissait important au sein d’un séjour dans le Kansai de se faire son propre avis… Pour le peu de temps que ça fait “perdre”, choix logique.
  • Kobe, décision uniquement liée à l’existence d’un match, qui permet de se retrouver dans un contexte nouveau sans un touriste.
  • Kamakura, parmi les innombrables possibilités (Nikkō, Sawara, Mont Fuji, etc), c’était la petite excursion du voyage.
  • Yokohama, décidé sur un coup de tête en fin de séjour : assez vu de Tokyo, Nikkō préférable en y restant une nuit, Sawara trop loin pour pas grand chose à voir, Yokohama reproduite dans mon jeu favori Yakuza: Like A Dragon et permettant de revenir pour un concert sur Tokyo le soir.

Les sites qui m’ont aidé

Pareil, chaque CR sera plus précis mais de façon générale : le Japon est bien plus “user-friendly” que la Corée avec les étrangers concernant les billetteries.

Depuis le site de la J League https://www.jleague.co/fixtures/ on peut retrouver directement les liens pour la vente en anglais aux étrangers.

Quand ce n’était pas le cas, j’utilisais https://www.chiketto.org/top qui aide les étrangers à obtenir des places sur des événements parfois plus compliqués à obtenir. Il prend des marges tout à fait correctes en étant transparent sur chaque prix (10-15€ par billet), il peut expédier les tickets à votre hôtel, etc. C’est aussi une manière simple d’avoir un aperçu d’événements qui se passent dans le Kanto ou le Kansai (foot, baseball, catch, concerts, etc). Puis d’aller voir directement à la source officielle s’il est possible d’acheter ses billets sans passer par ses services.

J’ai sinon beaucoup utilisé la plateforme de billetterie https://eplus.jp/sf/live pour voir les événements disponibles par moi-même. C’est un peu leur Ticketmaster, avec possibilité de filtrer par région, date, type d'événement, etc. Si les événements sont disponibles pour les étrangers, ils le précisent avec une page d’accès spécifique à l'événement pour nous. Si ce n’est pas le cas, c’est trop compliqué à moins d’avoir un local (ou chiketto) pour aider.

https://t.pia.jp/en/ est également une alternative. Généralement ce sont plutôt les clubs qui renvoient vers une interface de ce fournisseur partenaire pour acheter sa place. Je n’ai jamais directement mené des recherches depuis ce site.

Quelques généralités

  • J’ai utilisé Ubigi comme fournisseur internet pour mon téléphone. Pour 3 semaines, j’ai pris 25 Go et j’en ai utilisé moins de 20 Go en partageant des photos et vidéos de mes vacances seulement si j’étais en Wifi. Donc à vous de voir et faire le bon calcul, quitte à devoir recharger. Globalement on trouve assez facilement du wifi.
  • Carte Suica pour les transports (carte physique si vous êtes sur Android, ou directement sur téléphone avec Apple) qu’on peut charger directement à l’aéroport de 10 000 yens par carte bancaire. Sauf l’A/R en Shinkansen depuis Tokyo vers Osaka/Kyoto et peut-être une autre exception que j’ai oublié, ça permet de payer tous les transports du séjour avec la même carte. Aucune prise de tête.
  • Il y’a d’innombrables compagnies de transport qui se relaient sur le réseau ferroviaire de Tokyo et du Kanto. C’est assez limpide et très pratique dès lors qu’on a compris qu’un même train peut changer de nom de ligne en cours de voyage. Néanmoins, dans certaines conditions (très rares), j’ai vu des propositions avec des prix qui pouvaient tripler. Mais pour ça Google Maps est très pratique puisqu’il informe avec exactitude du prix de chaque trajet d’un point A à un point B pour faire le choix le plus pertinent.
  • Le Japon est assez friand du système de loterie. C’est à dire qu’on a des chances égales d’obtenir par tirage au sort un billet pour un événement populaire (risque d’être sold-out).
  • Que ce soit par loterie ou non, une fois que vous avez choisi votre catégorie de place, ce sont eux qui vous imposent généralement votre place. Avec le sentiment tout à fait personnel que les étrangers peuvent quand même être défavorisés : j’ai eu parmi les pires places pour Norah Jones et Foo Fighters.
  • Pour le foot, c’est moins problématique même sans choisir directement son rang et son siège. Moins d'événements avec un risque d’être complet, et choix libre sur la tribune ou le bloc sous des appellations “grand public” lors des ventes : “superbe vue sur le terrain”, “ressentir l’ambiance des supporters à domicile”, etc.
  • Enfin, et non des moindres : le niveau d’anglais au Japon m’a surpris. Il est catastrophique, y compris dans le tourisme. Je ne pensais sincèrement pas que c’était possible. L’anglais me semblait déterminant au moins dans ce secteur d’activité. On a pourtant fréquenté des hôtels avec près d’une centaine de chambres. En Europe on peut débuter le collège avec un meilleur niveau que ce que j’ai vu. CQFD évitez-vous les problèmes à l’hôtel, au guichet d’un stade, etc car ça va être chiant à gérer.

Sur ce, place enfin au sport.

Saitama Seibu Lions - Hokkaido Nippon-Ham Fighters

J’adore le baseball depuis la Corée du Sud donc c’était important pour moi d’assister à du baseball au Japon, premier sport national et seconde Ligue la plus forte du Monde. Le meilleur joueur du Monde Shohei Ohtani, étant lui aussi japonais. Il est très représenté au Japon dans les publicités et les magasins de sport avec son équipe des Los Angeles Dodgers.

Saitama Seibu Lions est un club de la ville de Saitama. Il faut compter une bonne heure de transport depuis Tokyo. L’arrivée est heureusement pratique puisque directement devant le stade.

Pour ce match, j’ai moi-même acheté ma place, depuis la billetterie anglaise officielle : https://ticket.pia.jp/piasp/inbound/lions-inbound.jsp

Le stade

Le Seibu Dome est un stade couvert, comme la majorité des stades au Japon et contrairement à la Corée du Sud. On est donc à l’abri des annulations de matchs pour cause d’intempéries. Ce n’est pour autant pas mes conceptions préférées car la vue d’un stade de baseball ouvert est souvent magnifique. Cependant c’est le seul reproche qu’on pourrait lui faire.

A l’extérieur du stade, le parvis est immense avec énormément d’activités, de stands de nourriture, une boutique sur deux étages, un mini-train “musée”. Globalement, sauf mention contraire, considérez que n’importe quel stade au Japon offre cette même expérience optimisée. C’est très développé pour rendre l’expérience agréable à tous, pour qu’on y mange sur place à moindre coût et qu’on s’amuse pendant près de 3-4 heures. Même principe qu’en Corée du Sud : pas de marge sur les prix parce que c’est un “événement culturel” contrairement aux escrocs en Europe et Amérique. Vous payez le prix juste. Les distributeurs de boissons sont toujours présents avec les mêmes prix qu’en ville, etc. On passe continuellement dans les rangées pour vous proposer directement de vous servir votre boisson.

J’ai également adoré le fait qu’on puisse se balader librement autour des tribunes en gardant une vue sur le terrain. C’est toujours mon petit kiff pour n’importe quel stade qui permet ça. C’est tellement appréciable de pouvoir te balader sans perdre de vue l’ambiance ou le match.

Le stade n’est pas trop grand non plus, avec une capacité de 33 000 places. Néanmoins la structure reste sacrément impressionnante de l’extérieur comme de l’intérieur.

L’atmosphère

J’avais un reproche à faire au Japon par rapport à la Corée du Sud : en Corée du Sud, les supporters les plus fervents sont au centre du jeu, au plus proche des bases. Alors qu’au Japon les supporters sont placés dans le champ extérieur.

On est donc contraint de faire un choix : se placer proche du jeu, ou proche des fans ? J’ai choisi d’être proche du terrain mais avec la conception des coursives de ce stade, j’ai donc passé beaucoup de temps à me balader pendant le match.

Au Japon, la culture du supportérisme (ultras) telle qu’on la connaît est plus développée qu’en Corée. Ainsi l’ambiance est toujours mise principalement par des groupes de supporters, même si l’esprit festif d’un événement reste également occupé par le club avec la présence des pom-pom girls, etc. Et on retrouve également le côté “fanfare” qu’on associerait plutôt en France à l’ambiance dans une salle de basket. C’est donc un panachage très complet en termes d’ambiance. Il y’a différentes animations, avec de nombreux drapeaux, des ballons gonflables, des serviettes : un objet très courant en Corée et au Japon, qui remplace nos écharpes. Mais aussi des bâtons lumineux (lightstick), couramment utilisés aux concerts K-Pop y compris en Europe.

L’ambiance est très bonne et variée. J’ai été particulièrement impressionné quand j’ai décidé de quitter mon siège pour me rapprocher des fans des Seibu Lions, dans un match de fin de saison qui ne représentait plus aucun enjeu pour eux (déjà éliminé de la postseason). C’est un argument que je pourrais redonner à chaque événement : à la manière dont est régi la société japonaise, quand les japonais se mettent à faire un truc c’est appliqué avec une grande rigueur et détermination. Donc si un capo dit de faire ci ou ça, il ne peut pas y avoir une partie du public désintéressée et le chant qui ne prend pas, etc. On suit les ordres et tout le monde y va à fond.

Cliquez ici pour accéder à mes vidéos sur mon post Instagram.

Le match

J’ai été particulièrement chanceux, ou bien c’est simplement une énième confirmation que ce sport est génial. Saitama Seibu Lions était mené pendant tout le match (4-0 à partir de la 5ème manche). Mais les Lions ont repris l’avantage en une seule et unique manche avec un 5-0 infligé pendant la septième manche avant de bien défendre ce résultat pour en rester à une victoire 5-4.

L’expérience groundhopping

En dépit de la distance qui sépare Tokyo de la préfecture de Saitama, je recommande fortement dans tous les cas de découvrir du baseball en Corée comme au Japon. C’est leur sport national. L’atmosphère était géniale. Il existe des clubs sur Tokyo donc vous aurez peut-être la chance de pouvoir en voir sans vous déplacer aussi loin, si c’est ce qui vous démotive. Les Yomiuri Giants qui jouent au Tokyo Dome étant l’équipe la plus populaire. Pour les Yakult Swallows, j’aurais l’occasion d’en reparler puisque j’ai fait leur stade pour le championnat universitaire.

Point +

L'immensité du stade, des services.
La liberté de se déplacer et continuer à voir le match.
Ambiance et animations très variées.
Scénario du match avec retournement de situation.

Point -

Saitama, ça reste un bon trajet depuis Tokyo.
Les "supporters" qui animent sont au plus loin du "jeu".