Rencontre

Panionios GSS - AS Rodos (Athènes Part. 3/4 : visites et musées)

Panionios GSS - AS Rodos (Athènes Part. 3/4 : visites et musées)

La ville d'Athènes se visite en 2 ou 3 jours sur un bon rythme. On s'est donc rajouté au programme un match imprévu : le Paniónios GSS contre le club de l'AS Rhodes.

Les visites/musées

Je ne veux pas m'étaler sur des visites touristiques connues de tous, et qui ressortiront dans n'importe laquelle de vos recherches web sur Athènes. L'Acropole, le musée de l'Acropole, etc. Ce dernier est considéré comme un musée obligatoire et pourtant j'aurais pu m'en passer. C'est plutôt cher pour le peu de temps qu'on a à y passer. C'est petit et pas suffisamment intéressant pour me taper la lecture des détails de chaque statue. Peut-être avec un guide payant ? Et encore…

L’Acropole nous était suffisant. Pas envie non plus de se taper des visites payantes des vestiges de l’Agora romaine alors qu’on en voit bien assez de l’extérieur. On ne parle que de ruines… Constat à peu près identique pour l’Olympion et le Stade panathénaïque (kallimarmaro). On paye pour s’approcher, on regarde ça 2 minutes et à part ça ? C’est sans doute le ticket groupé à 30€ pour visiter la majorité de ces lieux qui rend ça plus attractif.

On préfère compléter avec quelques visites courtes, plus originales, et gratuites. L’une d’elles est le Korai 4 (numéro et nom de la rue), une ancienne prison nazie.

Korai 4, une ancienne prison nazie à Athènes reconvertie en musée.

On a également été dans la plus vieille maison d’Athènes. Le coût de la visite ne dépend que de vos dons.

La plus vieille maison d' Athènes.

Les banlieues d’Athènes : Nea Smyrni et Kallithéa

Sinon, on a surtout passé beaucoup de temps à explorer les différents quartiers et banlieues d’Athènes dont je parlais dans la Part 2. de mon séjour.

Le match du Panionios nous a écarté un peu plus du centre d’Athènes puisque le stade se trouve dans la municipalité de Nea Smyrni. J’apprécie de sortir un peu des villes/capitales pour y voir si le cadre de vie nous semble différent. En l'occurrence, Nea Smyrni ou en tout cas les quartiers qu’on a traversé restent aussi propres et vivants comme le reste d’Athènes. Et surtout ça vient nous raconter l’Histoire de la Grèce… On y revient plus bas.

Après le match, on a traversé la municipalité de Kallithéa. A 20 minutes de marche du stade, on tombe sur un grand parc nommé “Stavros Niarchos Park” où les familles apprécient se rendre pour jouer avec les enfants. On y trouve au même endroit un centre culturel avec bibliothèque nationale, opéra et théâtre. Depuis le point de vue surélevé de ce Stavros Niarchos Foundation Cultural Center, on commence tout juste à avoir une vue dégagée sur Le Pirée. De là-bas, on peut récupérer un tram pour retourner au Pirée. C’était la raison de notre traversée de Kallithéa qui n'a pas d’intérêt réel pour un touriste.

Le Paniónios GSS

L’un des plaisirs non dissimulé du séjour, c’est le Nea Smyrni Panionios Stadium où joue le Panionios GSS. Assurément mon coup de cœur du week-end. Et dire que c’était pas du tout prévu. Un match de D3, ça annonçait rien d’incroyable. Mais le Paniónios n’est pas un club de D3 comme un autre.

Fondé en 1890, pendant l’Empire ottoman, c’est le plus vieux club du football grec. Il a été fondé à Smyrne… en Turquie ! “Après la défaite militaire grecque lors de la guerre gréco-turque) en 1922, et le rapatriement des Grecs de la ville de Smyrne (Izmir) en Grèce, le club s'installe à Athènes, dans le quartier de Néa Smyrni (« La nouvelle Smyrne »)”.

De fait, c’est sans doute cette identité forte liée à son Histoire qui rend les gens aussi attachés à ce club, dont les supporters et ultras défendent des valeurs antifascistes.

Je vous conseille la lecture de Le Panionios, l’histoire en héritage sur Footballski.

Sportivement, le Paniónios GSS est également un club réputé du football grec. Sans connaître des grands titres, glanés par les géants d’Athènes, il a malgré tout passé la grande majorité de sa vie en première division. Il a même connu un ¼ de Coupe UEFA en 1998/1999.

Le stade

Les quelques jours qui séparent ce match de l’écriture de ce compte-rendu auraient pu faire retomber mon excitation. Pourtant, elle ne retombe pas. Je crois bien que ce stade, en tout cas dans l’expérience proprement recherchée d’un groundhopper, est exceptionnel. Il y’a donc l’Histoire que raconte ce club comme déjà expliqué plus haut. Il y’a les graffitis des Panthers 1983, dans la petite ruelle du stade qui mène à la tribune des ultras. On ose à peine s’aventurer pour regarder, ni prendre des photos par peur de représailles d’ultras à quelques mètres de là. Finalement, juste un mec m’a fait une réflexion positive tandis que j’observais avec curiosité les graffs.

Ensuite, à l’une des autres entrées, c'est un centre sportif miniature qui se tient en si peu de mètres carrés devant nous. Une piscine, une salle de sport en intérieur, une salle de basket en extérieur, une petite “terrasse” avec vue directe sur le terrain de foot, à touche-touche. Voilà de quoi appuyer mes propos plus haut d’un club réputé. Comme il est de coutume là-bas, un club va également représenter d’autres sections sportives.

On s’est finalement rendu dans la tribune principale où les places étaient vendues 15€. Sur notre chemin, les forces policières ne manquaient pas pour un match de D3 ! Quand on rentre dans le stade, on tombe nez-à-nez avec un petit musée du club et diverses affiches sur les murs qui racontent les gloires du Club jusqu’à notre arrivée dans la tribune.

Dans les tribunes, à ma surprise, de nombreuses places d’un bon confort sont réservées aux “MEMBRES”. Ne connaissant pas toute la grandeur du Paniónios GSS, je me demande plutôt ce que ça fout dans un tel stade de D3. Je continue d’être étonné quand je vois que toute notre tribune latérale sera pleine, sans compter les ultras en face de nous. Hors Athènes et Thessalonique (soit 5 clubs), on ne dépasse pas les 4 000 spectateurs en Super League. L’affluence du jour devait être dans ces eaux-là. Excellent !

L’atmosphère

Et en Grèce, un fan peut compter double. Leur façon de vivre un match, leur agressivité et nervosité, c’est quelque chose... C’est la caractéristique principale (comme en Turquie) que je vais retenir du football ici. Si bien que sur ce match j’ai même pas vraiment calculé les ultras en face de moi. Ils n'ont pas impacté en bien ou mal mon expérience.

On avait notamment quelques fans (alcoolisés ?) qui m’ont fait toute ma première mi-temps (sur la seconde ils étaient un peu KO). Sans cesse à gueuler comme des excités, pour n’importe quel prétexte injustifié, sur quelqu’un du staff adverse (je crois ? C’était hallucinant), des adversaires, des arbitres. Au point de se balader de gauche à droite dans les tribunes pour aller pousser leur gueulante au plus près des acteurs. Infernal. Et quand c’est pas content, quelques bouteilles de plastique partent sur la pelouse. Et tout ça, ça a l’air normal pour eux. En revanche, une bouteille a également frôlé un vieux dans la tribune. Un mauvais geste mais ça devient difficile de ne pas rire devant ce spectacle chaotique.

Le chaos, on va l’avoir dans les arrêts de jeu. Dans cette course très disputée à la première place, le Paniónios va inscrire le seul but du match. Dès lors, des supporters vont envahir la pelouse pour fêter le but avec les joueurs. Le match est arrêté de nombreuses minutes. Il faut en effet également évacuer un supporter âgé sur civière. Je n’ai pas la raison mais on aimerait croire que c’était pour un excès de joie/célébration, l’envahissement m’ayant semblé s’être fait “dans la sécurité”.

But et envahissement à revivre ici.

Lorsque le match peut enfin reprendre et se terminer, des jeunes du club rejoignent également la pelouse pour fêter ça avec les joueurs. Quelques autres supporters les rejoignent. Des très beaux moments de communion !

Ce n’est pas souvent que les supporters en latérale me font oublier les ultras, qui apportent pourtant un soutien tout à fait louable! Je pense quand même qu’ils y gagneraient à être sur le côté de la tribune latérale (mais la disposition dans leur tribune actuelle est également cool) afin que les autres supporters puissent apporter une force supplémentaire aux chants. Avec la distance entre les deux tribunes, les chants nous sont souvent inaudibles. Les tribunes ne se répondent que sur quelques chants.

L’expérience groundhopping

Ce match du Paniónios au Nea Smyrni Panionios Stadium, c’est absolument tout ce que recherche un groundhopper. Le quartier, les graffitis, les alentours du stade, le stade, les supporters, les ultras : mieux que de n’avoir aucun défaut, on n’y a surtout vu que des qualités (sauf si vous notez les toilettes des stades) dont certaines rares et/ou avec des véritables particularités. Inimitable dans tous ses aspects. Culte.

Point +

Le stade.
Les alentours du stade.
Les graffitis.
Les supporters passionnés.
Le match (le final).