Slavia Prague - Viktoria Plzen

Transport d’un stade à l’autre

J’ai quitté le stade du Sparta à la 90ème minute, me laissant moins d’1h15 de marge jusqu’au coup d’envoi du match du Slavia. En marche + transport en commun, il faut théoriquement 45 minutes au meilleur des cas (50 en moyenne) en tram pour rejoindre les deux stades. L’avantage c’est que les transports en commun à Prague sont bons. La ville est très bien desservie par des bus, trams et métros. Et pour le côté pratique, on utilise le même type de ticket quel que soit le type de transport utilisé. Bonus : même pour l’aéroport on utilise un ticket simple (sans surcoût).

Mais cela n’empêche pas les éventuels retards. J’ai perdu près de 10 minutes à attendre un tram en retard mais je suis arrivé dans les temps, sans aucune attente pour rentrer dans le stade. Le tifo était déjà déployé quand j’ai pu récupérer ma place en tribune. De cette expérience on peut en conclure que combiner un match à 15h et 18h de ces deux clubs est tout à fait possible.

Le stade

Tout de même, bien m’en a pris de partir avant le coup de sifflet final du Sparta. Quel plaisir de rentrer dans le stade, constater par ce magnifique tifo qu’on a rien raté !

Les ultras fêtaient 15 ans dans leur stade. Un stade qui, comme pour celui du Sparta, n’est pas pratique à retenir. Je comprends l’enjeu financier du naming mais c’est de la merde quand les clubs sont incapables de s’engager à long terme avec un unique sponsor. Ainsi, le stade du Slavia a changé de nom depuis mon passage l’an dernier. Désormais, c’est officiellement la Fortuna Arena et non plus le Sinobo Stadium (2018-2022), ni Eden Arena. Même Google et Wikipedia s’y perdent et donnent aléatoirement les trois noms au stade.

J’ai déjà parlé de ce stade mais la combinaison des deux matchs me permet quand même d’en dire à nouveau quelques mots : cela fait clairement ressortir la démesure de leur virage. C’est bien plus impressionnant surtout avec des tribunes pleines à craquer.

L’atmosphère

J’avais peur de retrouver des supporters déprimés. C’est la réaction qui m’aurait paru la plus logique puisque le titre venait quasiment de se perdre une heure plus tôt. Et pourtant, les supporters sont restés impassibles face au contexte sportif. Était-ce parce qu’ils gardaient au fond d’eux un mince espoir ? Ou que l’anniversaire des 15 ans touche les fans au-delà du seul virage ? Ou tout simplement, que ce public vit ainsi le football qu’importe le contexte et les résultats ?

J’ai l’impression que c’est cette dernière théorie qui fait foi. Les supporters du Slavia sont juste cools. HS : Le club de la Capitale n’a finalement pas tant l’habitude de gagner même si la période faste de son Histoire est récente (2017, 2019, 2020, 2021) : 7 titres de Champion de Tchéquie (+ 9 de Tchécoslovaquie) contre 13 pour le Sparta (+ 20). De 1947 à 2017 il n’y a eu que 3 titres de Champion pour le Slavia, un sacré vide !

L’adversaire du jour Viktoria Plzen en a également quelques-uns : 6 dont le dernier en 2022. Pour continuer dans ma méconnaissance du football tchèque, je pensais également que Viktoria Plzen était un club plus important. Mais il est vu avec le dédain d’être un nouveau club riche sorti de nulle part et c’est au niveau des supporters que je l’ai constaté : ils étaient quelques pauvres dizaines d’ultras/supporters en parcage.

Cela ne semble cependant pas être une si mauvaise confrontation à voir puisque le club est détesté par les autres fans dont ceux du Slavia et Sparta. C’était peut-être aussi pour cette raison que l’ambiance était si bonne. Battre le Viktoria Plzen (2-1), ça doit toujours leur procurer un certain plaisir.

Au final, puisque les fans du Slavia étaient dans un bon mood, enchaîner le Sparta puis le Slavia me permet une comparaison objective. Sans hésitation, je préfère le Slavia. Ça va paraître sévère pour le Sparta : j’ai eu le sentiment de changer de dimension en passant de l’un à l’autre. J’en ai déjà parlé pour le derby de la saison passée en phase finale Slavia Prague - Sparta Prague • OStadium.com. De façon assez inattendue, j’ai pris plus de plaisir cette fois-ci. Certes, on était sur un enjeu mince qui avait le mérite d’exister, mais pas sur un derby.

Tous les supporters du virage sont actifs et c’est quand même assez impressionnant aussi bien visuellement que vocalement en les ayant face à soi. Le reste du stade garde son habitude de participer également de temps en temps. Il y’a toujours cette petite tradition qui m’avait bien plu la première fois avec les écharpes qu’on fait immédiatement tourner sur les buts. C’est vraiment du plaisir d’assister à un match du Slavia.

Et les ultras nous ont régalé une seconde fois à l’approche de la mi-temps avec un second tifo pour fêter l’anniversaire du stade. 2 matchs du Slavia, 3 œuvres d’art dans les tribunes. On est sur un bon ratio.

Conclusion : entre le Slavia et le Sparta je vote donc pour le Slavia.