FC Twente - Feyenoord Rotterdam
Il y’a un an, je faisais mon dernier match aux Pays-Bas avec un Feyenoord - Twente et repartait avec ces mots :
“à moins d’une opportunité qui se présenterait sous mes yeux pour voir Twente dont j’ai encore un profond respect (mais sur une expérience Away), désormais il est assez clair que l’Eredivisie sera le dernier de mes choix.”
Me revoilà donc en octobre 2023 pour un match d’'Eredivisie, un dernier espoir, avec cette même confrontation mais cette fois-ci à Enschede.
La rivalité
Car oui, Twente n’est pas une ville mais une région regroupant 14 communes pour +600 000 habitants dont Enschede (+150 000 habitants) en est la capitale. Le seul club de la région qui puisse faire concurrence au FC Twente est l’Heracles Almelo (deuxième plus grande ville avec +70 000 habitants). Une confrontation entre les deux forment le Twentse Derby. Ce derby a néanmoins surtout son sens pour les supporters de l’Heracles.
Sur le calendrier, les fans de Twente cochent en premier la confrontation contre le Feyenoord. Au début des années 90, un fan de Twente (et également de l’Ajax) a été poignardé à mort par un fan de Feyenoord. Il y’a donc eu de nombreuses violences par le passé entre les supporters. Forcément, ça ne s’oublie pas.
Par cette haine commune, les supporters de Twente et de l’Ajax ont formé une amitié commune. Amitié partiellement remise en cause lors d’émeutes en 2017 sur des confrontations Ajax - Schalke (129 arrestations, 49 inculpations) puisque les ultras de Gelsenkirchen nouent avant tout une amitié avec ceux de Twente. Vous pouvez d’ailleurs acheter des pin’s, etc dans le store officiel à l’effigie des deux clubs.
Le transport
L’opportunité s’est donc présentée de voir un match de Twente, pas forcément de la manière et aussi vite que je l’imaginais, puisqu’on a fait le voyage depuis Düsseldorf. La veille on était à Dortmund donc ça nous a pris environ 1h30 en voiture. Et on a fait le retour en train pour une petite vingtaine d’euros entre le stade et l’aéroport de Düsseldorf mais trois heures de route (dont 3 changements). Cela reste finalement assez pratique pour ce prix, réservable de bout en bout par les services de la Deutsche Bahn, puisque depuis le stade vous avez un arrêt de gare. Donc si vous êtes sans voiture, cette destination reste envisageable avec une bonne organisation. Et, vous le verrez plus tard en lisant mon compte-rendu, cette destination est recommandée !
La ville d’Enschede
Les correspondances ont eu le mérite de nous laisser un peu de temps libre pour visiter la ville d’Enschede. Et après l’avoir vu, en une vingtaine de minutes, j’aurais regretté de ne pas y avoir fait un tour. Il n’y a pas les canaux tant prisés des villes comme Amsterdam ou Utrecht, ni la même proportion de cyclistes, mais le centre-ville est vraiment chouette. Et en plus les commerces sont ouverts le dimanche donc ça apportait un peu de vie. On aimerait se poser en terrasse à de nombreuses reprises. Bref, c’est une ville dont on se dit rapidement “ça doit être très agréable d’y vivre.”
Le stade
Revenons-en à notre trajet aller en voiture pour nous rendre au stade. Il y’a de nombreux parkings réservables pour 5€ environ à côté du stade mais prévoyez de perdre jusqu’à plus d’une heure pour ressortir du stade après le match. Pour rejoindre notre parking, on doit longer justement un canal sur notre gauche tandis que le stade se montre au-dessus de nous sur notre droite. Cet angle permet de cacher dans un premier temps le parking, c’est encore plus joli ainsi.
Une fois garée, c’est tout autant appréciable de s’approcher du stade à pied avec ce canal et cette verdure.
On tombe directement devant la tribune des ultras, décorée de l’extérieur et avec un usage prononcé du rouge. Joli. Je suis en revanche beaucoup moins adepte de la techno qui tourne à fond devant les accès au virage. C’est vraiment un truc de néerlandais ça. Horrible. Heureusement la musique officielle de la sono du stade est de bon aloi (Sweet Caroline, etc).
De l’intérieur, le stade est tout aussi impressionnant avec des tribunes de tailles inégales. J’aime bien. Il m’a fait penser à The Valley, le stade de Charlton. A noter la disposition étonnante du parcage sur une tribune haute alors que des fans Home sont en dessous eux. Cette disposition ne me semble jamais être la chose la plus sécuritaire mais bon.
J’aime tellement tout jusque-là et même la bouffe, que je ne consomme pourtant jamais au stade, m’a plu. Leur FC Tosti pour 4€, c’est validé.
Pour vos papilles, une autre photo d’une spécialité : le TwenteHam.
L’atmosphère
J’en ai pas encore parlé mais au-delà de la rivalité des tribunes, c’est aussi une rivalité sportive qui va rendre ce match haletant. Les deux clubs occupent la troisième et quatrième place du championnat. Et d’autant plus avec l’Ajax à ce moment-là dernier du championnat, y’a des bonnes places européennes à aller chercher.
C’est donc l’ambiance d’un gros match. Première excellente surprise depuis les tribunes, à croire que tout est fait pour moi avec ce club, ici leur hymne n’est autre que le You’ll Never Walk Alone. Du rouge, du YNWA. Comment ne pas être heureux ?
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— OStadium (Discord en bio) (@Ostadium) October 29, 2023
Un immense voile sur toute la largeur et hauteur de la tribune se dévoile avec le message : “Attrapez-les à la gorge”.
Et c’est parti pour le match. L’animation des tribunes va être de très bonne facture pendant tout le match. La tribune est bien organisée avec 4 tambours en milieu de tribune, ce qui doit aider les supporters des extrémités, et dans la partie haute à accompagner le rythme et les chants. Les latérales suivent parfois la dynamique des virages, et surtout du match. C’était super.
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Le match
Le match a favorisé ce sentiment de plaisir puisque Twente a ouvert le score dès la dixième minute et que le foot néerlandais est très ouvert. On ne s’est jamais ennuyé quand le ballon était en jeu, malgré un match avec énormément de contacts : trop de fautes et d’arrêts pour des joueurs au sol. Le message sur la banderole est visiblement bien passé auprès des joueurs (5 cartons jaunes). Ils étaient déterminés. Ils font le break à la 78ème. Une accalmie de courte durée puisque le Feyenoord va revenir à 2-1 à la 86ème pour rester sur un match haletant du début jusqu’à la toute fin.
Une énorme victoire qui sera dignement fêtée entre les joueurs et les supporters majoritairement restés dans chacune des tribunes pour ce moment. Et ça aussi, ça fait plaisir de voir aucun supporter se casser avant le coup de sifflet final. Et mieux, de rester pour communier avec l’équipe.
L’expérience groundhopping
Sur mes précédentes expériences aux Pays-Bas, je comparais les néerlandais aux mauvais côtés des anglais (tribune passive, dépendante du match, priorité à la buvette). Là, si vous l’avez pas compris avec Twente c’est pas du tout le ressenti. Ils ont confirmé tout le bien que je pensais d’eux. Parmi les gros clubs néerlandais, c’est définitivement le club que je respecte. Le stade est beau, la ville est mignonne, même ce “match de la saison” pour eux nous est accessible avec une simple carte gratuite de Twente et des prix raisonnables.
Ce qui est d’autant plus intéressant, pour en avoir discuté avec d’autres français sur ce week-end, mon opinion n’est pas isolée. Avant ce match, j’avais d’autres retours sur le fait que seul Twente n’en avait pas déçu. A l'inverse de l’Ajax, du Feyenoord et du PSV même si on leur trouvera toujours des matchs pour faire exception.
D’ailleurs, j’ai terminé ce compte-rendu sans même penser à vous parler du parcage du Feyenoord car il n’y a rien à dire. Je n’ai pas remarqué leur présence mais ils étaient à l’opposé de nous.
