Rencontre

AFC Wimbledon - MK Dons

AFC Wimbledon - MK Dons

AFC Wimbledon - MK Dons était le match avancé de la 36ème journée de League Two ce samedi à 12h30.

Se rendre au stade

C’est un timing plutôt bien choisi en arrivant le matin de London Gatwick. Si vous souhaitez le faire et venez de cet aéroport, je vous conseille de suivre mes conseils (qui sont à l’origine ceux d’un fan local) et que Google Maps n’affiche pas instinctivement : prenez un train jusqu’à rejoindre la station East Croydon en 15 minutes : tarif fixe de 6£ et sans réservation, paiement direct avec la CB ou Oyster Card. Depuis East Croydon, le tram vous emmène jusqu’à la station Wimbledon. Et ensuite vous êtes à une vingtaine de minutes à pied du stade, la circulation n’est pas facile donc la marche à pied semble être la meilleure assurance. Pour preuve, le match a été retardé d’un quart d'heure suite au retard du bus des joueurs de MK Dons. Un retard qui finira par me coûter cher…

La billetterie

Si en général ce club propose des ventes générales, quelques matchs sont néanmoins plus compliqués à obtenir dont celui-ci, le match du Boxing Day contre Sutton et Wrexham du fait de la popularité du club grâce au documentaire. Je suis donc passé par Florin, un abonné que je remercie, et qui me permet de vous partager ces quelques infos précises.

La “rivalité”

Ce match a évidemment une importance particulière pour les supporters de l’AFC Wimbledon et même plus largement dans le paysage du football anglais. C’est du mépris qui touche à peu près tout le monde lorsqu’on pense au MK Dons, l’un des clubs les plus factices d’Angleterre du fait d’un propriétaire peu scrupuleux. On s’interdit de citer son nom comme c’est le cas dans la communication de l’AFC Wimbledon, sinon en le surnommant “Franchise FC”, pas plus qu’on appréciera l’usage de “derby” même si “Dons derby” est parfois utilisé (notamment sur Futbology pour les addicts des badges). C’est pourquoi je prends des pincettes en parlant de rivalité car des supporters préfèreront plutôt nier l’existence de ce “faux club” et n’en voudront pas spécialement aux supporters adverses (qui n’y sont pour rien). Je pense que les sentiments des supporters se mélangent de différentes façons (selon leur Histoire avec le Wimbledon FC, leur âge, leur sensibilité, etc) dont on a aucun point de comparaison. Avec la multipropriété croissante dans le football, d’autres cas finiront tôt ou tard par éclore…

Pour la faire court, le Wimbledon FC (vainqueur de la FA Cup en 1988) a été délocalisé en 2003 à Milton Keynes, une ville à 60 miles au Nord de Wimbledon (qui abrite notamment les usines de Red Bull Racing). Wimbledon FC était en proie à des difficultés sportives et financières tandis que Milton Keynes cherchait un club de foot. La relocalisation est alors actée sans concertation avec les supporters…

Le club est rapidement renommé MK Dons (“Dons” en référence au surnom qu’on donne au Wimbledon FC) tandis que les supporters historiques de Wimbledon vont recréer un club à leur image, “A Fan’s Club Wimbledon”, et gravir progressivement les échelons depuis la 9ème division jusqu’à la League Two.

Vous trouverez largement de quoi vous documenter plus amplement sur internet. Pour ma part la première fois que je m’y suis intéressé ça devait être via cette première vidéo de COPA90 :

Le stade et l’atmosphère

A l’arrivée au stade, j’ai senti un contexte plus sécuritaire et moins dans les habitudes du football anglais, une impression confirmée par Florin.

Plough Lane est un stade construit en 2019 pour environ 34M£ et ouvert fin 2020 (ça a été rapide !), à 200 mètres du Plough Lane originel qui datait de 1912 (démoli en 2002). On reste donc dans le foyer spirituel du Wimbledon FC. Cet esprit se retrouve au stade avec des stands locaux qui vous ouvriront l’appétit : la meilleure tourte de Londres est servi dans ce stade. Je n’ai malheureusement rien testé mais si vous avez le temps je vous conseille de manger au stade. Vous avez également un joli bar avec des tables dans l’enceinte même du stade, et les enfants ont de quoi se défouler dans les coursives en toute quiétude. C’est un esprit très familial et “bande de potes”.

Plough Lane est un petit stade avec à peine 10 000 sièges. On a donc une proximité très satisfaisante avec le terrain. Pour preuve, les photos que j'ai prise le sont de ma place, l'avant-dernier rang de la tribune... L’environnement extérieur ressort agréablement au-dessus des petites tribunes avec des bâtiments épurés. Cela doit encore mieux se constater en étant dans la plus grande tribune en face, elle aussi du plus bel effet. C’est harmonieux.

L’ambiance était correcte, bien qu’anglaise, avec des chants sans régularité dans un match assez pénible mais sans doute habituel à ce niveau. En effet, ça faisait un petit moment que je n'avais pas vu de football avec peu d’efforts pour relancer proprement au sol. Il faut dire que la qualité des joueurs ne permet pas n’importe quel jeu dans le petit périmètre. En revanche, ce n'était pas rugueux. Il faudrait avoir fait un autre match pour comparer le niveau et l’ambiance.

A noter la mascotte plutôt marrante, qui se balade avec sa poubelle pour la faire claquer et nous faire chanter. Ou encore un ado derrière moi, typiquement dans les clichés du jeune fan anglais attardé (ça me rappelle tous mes matchs à l’Etihad Stadium) qui consacre exclusivement son temps à insulter de n’importe quoi les adversaires, à faire des allusions sexuelles, etc. Un supporter a été au conflit avec lui, on le remercie, puis le jeune a fini par se faire dégager.

On aura en commun un même drame : le match ayant débuté 15 minutes plus tard, j’étais encore plus à la bourre pour mon match suivant à Craven Cottage. Après une barre transversale de l’AFC Wimbledon au début des arrêts de jeu, le rare petit frisson du match, je me décide à quitter le stade à la 92ème minute pour éviter la foule. Un mouvement absurde puisque j’avais 20 minutes de marche donc pas de métro bondé à éviter.

Une bien triste décision, peut-être la pire que j’ai prise dans un stade (habituellement je superpose pas les matchs) puisqu’à la 94ème minute, Wimbledon va planter le but de la victoire. La suite se passe de commentaires.

Imaginez le dégoût quand j’étais à peine sorti du stade d’entendre le bruit et de voir la notification Flashscore m’informant du but. Ça passe très mal quand les vidéos tournent en boucle. J’ai tenté d’exorciser mes démons en les regardant des dizaines de fois et espérer m’en lasser. Bon, au bout de 2 jours on commence à passer à autre chose. Et heureusement, ce move catastrophique a été “compensé” dans la minute de mon arrivée à Craven Cottage : superbe but dans les secondes de mon arrivée au stade, dans mon coin de tribune, et par un ancien de Liverpool. Mais ça, on en reparle dans le compte-rendu suivant entre Fulham et Brighton.

Exceptionnellement je vais mettre aucune note car qui serais-je pour juger le match et l’atmosphère avec mon expérience tronquée des deux minutes les plus importantes du match, et assez facilement de la saison ? Aujourd’hui, j’ai gravement fauté. J’en prends note pour que cela ne se reproduise plus.

Point +

Club "reconstruit" par les fans, pour les fans.
Stade qui s'intègre à son tissu économique local.
Le seul but décisif à la 94ème...

Point -

Mon choix de quitter le stade à la 92ème...