Rencontre

Schalke 04 - Greuther Fürth

Schalke 04 - Greuther Fürth

Comme souvent, j’ai laissé le hasard de la programmation choisir pour moi le match que je pourrais faire dans la Ruhr. En effet, fin octobre se dispute l’European Championship au Westfalenhalle de Dortmund. C’est l’un des tournois les plus importants de Darts de la saison et c’est une raison suffisante pour être dans la Ruhr ce week-end.

La programmation de la DFB m’a donc donné la possibilité de voir un Schalke 04 - Greuther Fürth samedi en début d’après-midi. Un choix qui me convenait bien puisque c’est selon moi l’un des clubs les plus importants d’Allemagne. J’avais hâte d’enfin découvrir quelque chose de meilleure réputation que les clubs voisins du Bayer Leverkusen, Fortuna Dusseldorf, Borussia Mönchengladbach. En sachant que je n’ai toujours pas fait le Borussia Dortmund, qui n’a cependant pas non plus excellente réputation.

La billetterie

En tombant sur Greuther Fürth, je n’allais pas avoir de difficultés sur la billetterie. Si certains matchs sont bloqués à la vente générale, la revente officielle était sur ce match accessible à tous. Cela n’empêche pas que les quelques tickets remis en vente ont tendance à partir immédiatement. Je n’ai donc pas fait le difficile et j’ai pris le premier ticket possible.

La popularité du club est impressionnante puisque la ville de Gelsenkirchen ne se compose que de 260 000 habitants et que la Veltins Arena se remplit sans difficulté de + de 60 000 supporters à chaque match. La population vient évidemment aussi des villes voisines, et j’avais déjà pu le remarquer sur mes autres week-end dans la Ruhr. Il n’est pas rare de tomber sur des fans de Schalke 04 un peu partout dans les gares et les trains sur un jour de match. Alors ce club et ses supporters imposent tout de suite un certain respect. D’autant plus que le club est depuis maintes années en proie à des grosses difficultés financières et sportives.

Le stade

Et pourtant, impossible de suggérer des difficultés financières à la découverte de la Veltins Arena. Le stade est énorme, on l’avait compris avec les 62 000 places, et étonnement très bien entretenu. Il fait encore plus récent que son jeune âge (ouverture en 2001), sans doute du fait de la prédominance des surfaces vitrées. On pourrait le confondre avec un stade neuf, d’autant plus qu’il possède également un toit. Il a tout de la réussite d’un stade moderne.

Il n’y a quasiment rien à reprocher au stade, si ce n’est la vue un peu restreinte sur les autres tribunes lorsqu’on est sur les derniers rangs du stade (j’étais avant-dernier rang). La vue reste néanmoins excellente sur le terrain. Mais si vous avez le choix, je vous conseille de gagner quelques rangs, surtout si vous comptez prendre de belles photos de la Nordkurve.

Le match et l’atmosphère

Pour débuter en avant-match, des hymnes sont joués pour représenter l’appartenance au club, et plus largement à la ville de Gelsenkirchen. Mais j’ai trouvé que les supporters n’étaient pas extrêmement engagés à le chanter. En clair, ça passe assez inaperçu et aucun frisson.

Pour l’ambiance du match, le virage est assez impressionnant par sa taille avec une participation sur le niveau inférieur que j’ai trouvé plutôt bonne (j’essaie de mettre de l’eau dans mon vin devant un match de Bundesliga), un ressenti sans doute lié à l’extrême compacité du bloc bas.

Passé ce constat, c’était au mieux “sympa” vocalement mais ça n’a encore une fois rien d’impressionnant par rapport à ce qu’on verrait communément dans nos tribunes françaises ou ailleurs. Donc si c’est bien, l’effet “waouh” éventuellement promis n’est toujours pas là. A noter pour aujourd’hui en tout cas la quasi absence de soutien des latérales.

On va rentrer dans ce qui m’a semblé être le nœud du problème : la situation sportive du club. Greuther Fürth a mené rapidement 2-0 (27ème) puis 3-1 (39ème). Si les ultras continuaient tant bien que mal à encourager, j’ai senti des supporters dans un état de décrépitude absolue. Sans le manifester par de la méchanceté, ils n'en pouvaient plus de cette équipe moribonde. Cela faisait de la peine. Un constat encore plus flagrant après une infériorité numérique dès la 48ème puis un nouveau but concédé (62e, 1-4). Le but de trop y compris pour les ultras qui cette fois-ci décident d’arrêter les encouragements et de remballer le matos.

Et pourtant, de façon inexplicable un tel scénario peut se renverser en Allemagne. On a pas compris comment Greuther Fürth a pu paniquer et offrir toujours plus d’espaces dans un match où tous les éléments étaient en leur faveur. Schalke a pu revenir à 3-4 à la 92ème minute et instaurer un infime moment d’espoir chez les supporters. 10 minutes de plus dans ce match et ils pouvaient peut-être le remporter.

Sur le papier, un tel match à 7 buts est censé faire notre bonheur de spectateur neutre. Or, c’était une prestation assez pitoyable des deux équipes pour être réellement appréciable. C'est sans doute le plus mauvais match que j’ai vu avec autant de buts, bien que certains buts aient été très jolis. En bref, un mélange de sentiments contradictoires.

C’était pas aidé non plus par l’atmosphère générale entre les fans de Schalke dépressifs et les fans en petit comité de Greuther Fürth, relativement à la taille des parcages en Allemagne, qui ont supporté l’équipe de façon monotone et machinale, quelque soit les événements pourtant nombreux du match.

L’expérience groundhopping

J’en garde quand même les souvenirs d’un superbe stade de football mais je conseille peut-être de les voir dans une meilleure situation sportive, ce qui ne leur arrive pas souvent, ou alors de compter sur un meilleur parcage. Au risque que mieux soit le match, plus obtenir une place soit compliquée. De manière générale, pas une expérience bien différente de celle vécue dans les stades des clubs cités en début d’article.

Point +

Beau stade.
La passion autour du club.
Foot allemand. Des buts, encore des buts...

Point -

... mais un score trompeur sur la qualité du match.
Supporters amorphes et dépressifs. La saison va être longue.
Rien à retenir du parcage de Greuther Fürth.