Rencontre

AHL : Rocket de Laval - Abbotsford Canucks (+ visite Montréal)

AHL : Rocket de Laval - Abbotsford Canucks (+ visite Montréal)

La ville de Montréal

Première ville de notre séjour, avant de rejoindre Toronto (lire ici), Montréal au Québec.

Au mois de décembre, la météo pourrait être la plus grande inquiétude d’un touriste se rendant au Québec. Personnellement, j’étais plutôt curieux de découvrir le froid canadien. Avec au minimum -13° (ressenti -20°) sur le dernier jour et globalement toujours plus chaud le reste du temps, les températures n’étaient vraiment pas gênantes. Comme on me l’avait suggéré, le froid canadien n’a rien à voir avec le froid européen. Il est beaucoup plus sec et finalement facile à supporter. Si bien qu’il n’était même pas réellement nécessaire d’adapter ses tenues entre notre hiver et le leur. Sur ce point, ce n’est pas nécessaire de trop s’inquiéter (même si j’ai conscience que ça peut descendre à -20°).

Puis l’hiver à Montréal, avec la neige, permet d’embellir les situations et une ville qui selon moi en a besoin.

En effet, je trouve que la ville de Montréal représente un intérêt bien moindre face à Toronto. On avait 4 jours à Montréal et 3 jours à Toronto, j’aurais sans hésitation préféré faire l’inverse, surtout que notre programmation sportive se passait à Toronto. Néanmoins le coût de notre logement à la nuit doublait à Toronto (absence de choix économiques type auberge). Alors qu’à Montréal, les chambres privées de l’Auberge Alternative en plein centre-ville font largement l’affaire. Le personnel est extrêmement arrangeant, le check-in dès 14h nous a été bien pratique, en plus de la cuisine et du salon qui permet de se poser confortablement, etc.

Parmi les quelques activités immanquables à Montréal, je peux citer le Mont Royal qui offre une magnifique vue sur la ville bien qu'un peu éloigné du centre-ville. Je préfère ce type de vue car naturelle et gratuite au business des vues payantes comme à la Tour CN de Toronto, pour y voir surtout des buildings.

<p>Vue du Mont Royal sur la mural de Leonard Cohen (né à Montréal).</p>

Vue du Mont Royal sur la mural de Leonard Cohen (né à Montréal).

Sinon, la Basilique Notre-Dame de Montréal est à voir, somptueuse. Cela va également de soi, le Vieux-Montréal.

En revanche, les îles de Montréal, contrairement à celles de Toronto, doivent être bien judicieuses à visiter l’été. En effet, ce sont des îles développées pour le divertissement : festivals de musique dont Osheaga, Grand Prix de F1 et visite du circuit, Casino, complexe aquatique, etc. L’hiver, le détour n’a pas grand intérêt mais le mordu de F1 appréciera qu’on puisse emprunter la route du circuit (pour l’intérêt que ça peut représenter…).

Même sentiment pour les différents parcs dont le jardin botanique de Montréal, qui se trouve au même endroit que le Stade olympique et le stade Saputo (du CF Montréal).

<p>Vue depuis l'île Sainte-Hélène sur Montréal.</p>

Vue depuis l'île Sainte-Hélène sur Montréal.

<p>Le Stade olympique de Montréal.</p>

Le Stade olympique de Montréal.

Finalement, ce qui a rendu chaque jour à Montréal unique c'est la restauration. On n'avait pas compté sur Toronto pour ça, trop américanisé (toutes les chaînes de fast-food américaines sont représentées). Alors qu’à Montréal, j’ai trouvé que c’était plus naturel de trouver des adresses conviviales et qui donnent envie pour manger local. Je vais donc vous en citer quelques-unes :

Dans le Vieux-Montréal :

  • Franklin’s subs and smoked meat
  • Tommy Café

Des adresses recommandées dans les guides :

  • Fairmout Bagel, mais malgré toutes les variantes on peut se passer de l’existence des bagels. Néanmoins c’est une raison d’aller dans le quartier de Mile End.

  • Schwart’s Deli, la viande fumée est excellente. C’est simple mais c’est peut-être mon adresse favorite.

  • La Banquise pour manger de la poutine. Attention elle est dans tous les guides y compris ceux de Air France dans l’avion. C’est ouvert 24h24 alors allez-y sur des horaires décalées. Même à 22 heures il y’a une file d’attente à l’extérieur. Si vous êtes plus de 2 ça commence à devenir compliqué.
  • Sinon se rendre à Poutineville, une alternative dans le même coin de La Banquise si l’attente vous gave. Perso, j’y ai trop mangé (ne prenez pas la grande assiette) donc je n'en ai pas gardé un grand souvenir après-coup.

Pour les pubs :

  • L’Annexe BreWskey, une microbrasserie où vous pourrez également manger une poutine (de moindre qualité).

  • Pub Burgundy Lion, gros et excellent burger mais j’y suis allé seulement car c’est le pub des supporters de Liverpool. Sinon vous n’avez aucune raison de faire le détour dans son secteur.

<p>Pub Burgundy Lion, bien excentré de la ville.</p>

Pub Burgundy Lion, bien excentré de la ville.

<p>Pub Burgundy Lion, lieu de rassemblement lors des matchs du Liverpool FC.</p>

Pub Burgundy Lion, lieu de rassemblement lors des matchs du Liverpool FC.

Voilà pour un petit tour de Montréal. Je ne parlerai pas des souterrains de Montréal. Pour moi, c’est nul. C’est peut-être bien pour les locaux qui par grand froid ne veulent plus sortir dehors mais en tant que touriste, on ne va pas perdre son temps dans des centres commerciaux sans âme. Il vaut mieux traîner dans la rue Sainte-Catherine.

Rocket de Laval

A défaut d’avoir un match des Canadiens de Montréal à domicile durant notre séjour, on a assisté à un match de leur équipe affiliée : le Rocket Laval en AHL. C’est la seconde ligue américaine de hockey sur glace. Par cette relation, vous comprendrez donc qu’on peut être fan des deux équipes en même temps. C’est plutôt logique de retrouver ainsi de nombreux maillots de la franchise NHL dans la salle Place Bell (et dans la boutique).

La salle

La salle est accessible directement depuis le métro de Montréal. C’est le dernier arrêt de la ligne. Pour aller dans le centre-ville de Laval, il faudrait donc compléter par le bus. On n'avait ainsi pas grand intérêt à se rendre à Laval pour autre chose que le match. J’ai lu que c’était une sorte de Centre Bell (la salle des canadiens) en plus petit. Est-ce vrai ?

L’AHL

En tout cas, comprenez que même si vous n’avez jamais entendu parler d’AHL en France, ici c’est une ligue extrêmement suivie et financièrement solide. Les équipes d’AHL ont atteint la saison passée la troisième meilleure affluence moyenne de l’Histoire de la Ligue. Laval Rocket est la troisième équipe la plus populaire avec 9 256 spectateurs de moyenne (+ 21%).

AHL teams set regular-season attendance record

La billetterie

Pour ainsi dire, il est bien plus difficile d’obtenir des places pour un match d’AHL de cette équipe que pour les Toronto Maple Leafs en NHL. Certes, la salle est deux fois plus petite mais ça vous place quand même la popularité du Rocket Laval. Si vous n’achetez vos places que quelques jours avant le match, vous ne retrouverez que quelques places esseulées. On ne pouvait plus acheter deux places côte à côte. Alors qu’en NHL, vous retrouverez toujours des ventes sur Ticketmaster même dans les derniers jours.

Le coût des places est sans doute un argument qui joue en sa faveur : moins de 43$ (30€) la place en latérale. Pour une aussi bonne vue en NHL, il faudrait compter plusieurs centaines d’euros.

L’atmosphère

Si vous avez le budget, vous me direz qu’on peut s’en foutre du prix. On veut voir l’élite du sport, celui qu’on voit à la TV, dont on entend parler, etc. Et bien de mon expérience, ça serait une erreur.

Le Rocket Laval a proposé un show d’avant-match plus impressionnant que celui des Maple Leafs. Les vidéos pour introduire la soirée, l’équipe et les joueurs étaient d’une qualité largement meilleure. Des vidéos qui sont proches de vous procurer quelques frissons. C’est la moindre des choses qu’on est en droit d’attendre. Rien d’insurmontable en soit, un show qu’on retrouve parfois en Europe. Mais j’avais vraiment trouvé ça banal du côté de Toronto.

On pourrait même s’avancer et dire que les temps-mort étaient plus divertissants. On a par exemple eu un spectacle avec des jeunes patineuses. C’est pas grand chose mais ça fait quelque chose à regarder en attendant la reprise du match.

Le match

C’est déjà bien, et pourtant on a pas encore abordé la plus grosse différence sur la glace. Je ne connais pas bien le hockey sur glace donc je ne vais pas commencer à mal parler sur la NHL. Oui, c’est la meilleure ligue de hockey du Monde, probablement les joueurs les plus rapides et techniques du Monde. Mais ça ne parle pas forcément au spectateur lambda que je suis. Voir un match de NHL n’a pas changé ma vie en comparaison des matchs en Suisse ou Allemagne que j’ai pu voir, malgré des dimensions de terrain moins larges en NHL (d’environ 4 mètres) censées favoriser le contact et la dynamique d’un match.

En revanche, sans doute aidé par la proximité qu’on a avec la glace, j’ai été impressionné par notre match d’AHL. Cela saute aux yeux. C’est très violent. Comme si les mecs jouaient pour une opportunité de rejoindre la NHL à chaque instant, où un manque d’engagement ne saurait être accepté une seule seconde. Quand un joueur approche d’une vitre, vous pouvez prédire que ça va cogner très fort dans les prochaines secondes, avec le bruit de l’impact qui remonte sans problème jusqu’à vos oreilles et vous fait pousser des petits gémissements “Ouch !”, “OH !”, “aïe”. Les joueurs sont enragés. Et moi, c’est idéalement cette intensité que je viens rechercher devant un match de hockey sur glace. Cela me rappelle des vieux souvenirs dans les petites patinoires où tu pouvais regarder le match en étant collé aux vitres. Quel plaisir.

Le match n'était pour autant pas fou avec des équipes sans aucune efficacité : 1-1 fin du temps réglementaire, alors que les mêmes équipes ont fait 6-2 le lendemain. Mais ça a eu le mérite de nous emmener en prolongation où l’on passe de 5 à 3 joueurs de champ. Je n’en avais jamais vu. Et la fin aura été belle puisque le but en or a été marqué par le Rocket de Laval.

L’expérience groundhopping

En conclusion, je recommande vraiment de faire un match d’AHL si vous en avez l’occasion sur Toronto (avec les Marlies mais moins bonne affluence) ou idéalement Laval. Cela ne vous coûtera pas grand chose donc si vous avez programmé un peu trop de temps sur Montréal comme nous, ça permet de combler et surtout ça mérite d’être v(éc)u.

Pour Montréal, je suis resté sur ma faim. Si quelqu’un voyageait directement avec un vol vers Toronto, je ne saurais vraiment pas dire si faire un passage à Montréal est indispensable compte tenu de la durée du trajet. Parce que j’ai largement préféré Toronto, et que la ville est plus proche de d’autres villes américaines (Detroit, Buffalo ou même Cleveland en voiture) qu’elle ne l’est de Montréal. Sinon il faudrait sans doute plus de temps pour aller à Québec (ville) et agrémenter ses vacances au Québec ? Cela dit, pour y vivre ça doit être chouette Montréal. C’est un bon juste milieu entre l’excitation de la ville et le calme reposant, sans aucune barrière de la langue.

Point +

Manger local.
Hiver sec totalement supportable et des belles scènes avec la neige.
Proximité et agressivité en AHL : c'était mieux que le match NHL.
Affluence et taux de remplissage au max et places pas chères.

Point -

Un peu plus compliqué d'avoir des places qu'en NHL.
Les parcs et îles perdent forcément en intérêt en hiver.