Rencontre

Besiktas - Fenerbahce

Besiktas - Fenerbahce

Après mon second passage en mars à Istanbul et au Vodafone Park par la même occasion, à relire ici Besiktas - Istanbulspor • OStadium.com , j’avais écrit que la prochaine fois ça serait pour un derby et pour visiter la Citerne Basilique. Je m’en suis effectivement tenu à ce programme.

La billetterie

Après quelques problèmes avec le site Passolig (a été pendant quelques mois inaccessible sans VPN) et surtout un problème (non formellement identifié mais résolu) sur mon compte Passo, tout est redevenu à la normale à temps. Ainsi, mon guide sur la billetterie en Turquie reste totalement d’actualité.

Guide : la billetterie en Turquie • OStadium.com

Je vais donc zapper les formalités pour spécifiquement aborder le cas du derby. Un thread est également disponible sur X mais je vais refaire le point ici également.

A savoir déjà que pour les derbys il est interdit de transférer des tickets d’un compte à un autre, passer par le marché noir est donc interdit et impossible. A vos risques et périls si vous empruntez la carte d’un turc en sachant que la photo d’identité apparaît sur les écrans à chaque entrée dans le stade… La police aura toute la légitimité de vous dégager.

La seule solution légale, c’est d’acheter votre billet sur Passo (en ayant une carte Passo Besiktas). Le problème c’est que les places partent dans la seconde de l’ouverture de la billetterie. C’est sans doute pire sur des derbys à Galatasaray ou Fenerbahce car ces clubs sont encore un peu plus populaires et dans une meilleure situation sportive. J’ai donc eu de la chance de réussir à en obtenir une mais vous ne pouvez pas parier sur le fait de trouver des places.

Éventuellement, quelques places reviennent en vente au compte-goutte selon la remise à dispo par des abonnés de tickets. C’est l'avantage des restrictions : pas de marché secondaire pour eux. Un groundhopper a ainsi obtenu sa place à quelques heures du match en actualisant la page de la billetterie pendant 10 minutes.

A noter la bonté du club qui a mis des prix inférieurs (selon eux, j’ai pas été vérifié) aux prix pratiqués sur les autres matchs du championnat pour garantir la meilleure atmosphère. 35€ ma place en latérale basse, c’est pas cher. De plus, l'attribution et la répartition des places (VIP, grand public, abonnés, etc) sont totalement transparentes de la part du club.

Le match et l’atmosphère

Je suis passé faire un tour rapide dans le quartier de Besiktas pour prendre un peu le pouls des fans. On a toujours quelques groupes de supporters à chanter, à la sortie d’un supermarché, dans les bars, sur la place populaire.

Nul besoin de revenir sur la qualité de ce stade (lire mes précédents CR). On appréciera sur ce derby l’ouverture des portes plus de 2 heures à l’avance. Et c’était pas si inutile d’être en avance car même avec un remplissage à 25%, l’ambiance était plutôt bruyante et agréable puisque le parcage du Fenerbahçe s’est lui aussi rempli longtemps à l’avance. Les deux camps ont pu s’échanger des amabilités.

Et merci à la sono du stade qui respecte les fans. C’est de plus en plus rare. Pas de publicités ni de musiques dont on n'a rien à foutre. Soit la sono est silencieuse et nous laisse profiter des chants de supporters. Soit ça lance des musiques/chants que les fans reprennent.

A vrai dire, à l’exception de l’ambiance sur le coup d’envoi, c’était même les meilleurs moments de la soirée.

Plusieurs raisons viennent expliquer en partie une atmosphère que j’ai trouvé bien en deçà de mes deux premières expériences au Besiktas :

Raison n°1 :

On m’avait prévenu qu’un derby devient trop stressant pour les supporters, qui se libèrent plus difficilement pour chanter, à moins évidemment que le scénario du match leur soit favorable. Même sur les sifflets, marque de fabrique du football turc, c’était très gentil.

Raison n°2 :

Je ne pouvais pas être beaucoup plus à l’opposé du virage le plus actif, lui-même situé étrangement à côté du parcage visiteur qui s’est quand même fait entendre depuis ma place. Et je n’avais pas vu sur la tribune supérieure (celle de ma première expérience exceptionnelle pour un match du Besiktas). Y’a certes des supporters “organisés” (avec capo) sur le virage à ma gauche mais c’est plus limité.

Raison n°3 :

Le niveau de l’équipe de Besiktas est cataclysmique : ils venaient de prendre un 0-5 à domicile contre le FC Bruges. Le match à peine lancé, j’ai compris qu’il n’y aurait aucun espoir, même si j’ai bien crié sur l’égalisation sur pénalty d’Oxlade-Chamberlain (suite à une erreur technique non provoquée de la défense du Fenerbahçe condamnant le défenseur à la faute).

C’était l’un des 4 tirs du match du Besiktas, le seul cadré… pour une défaite 1-3 très généreuse. D’ailleurs le club, passé de la troisième à la cinquième place après ce match (14 points de retard sur Galatasaray et Fenerbahçe), a communiqué les jours suivants des joueurs devenus indésirables et priés de se trouver un autre club. Sur ce match, il n’y avait à peu près que Gedson Fernandes (le seul à faire individuellement la différence, sorti sur blessure) et Oxlade-Chamberlain à sauver.

On pourrait alors s’étonner du calme relatif des tribunes dans un tel marasme, loin des à-priori qu’on pourrait se faire de la Turquie. Est-ce qu’il y a dix ou vingt ans un club aurait pu enchaîner ces piètres performances dans ce calme ? Pas sûr. Même les joueurs se sont cachés à la fin du match, Oxlade-Chamberlain étant le seul à faire le tour du terrain pour remercier les supporters.

Pour nuancer sur l’atmosphère, peut-être du fait de ma position dans le stade, j’ai été assez surpris que le groundhopper allemand ne trouve pas l’ambiance clairement moins bonne qu’à Galatasaray le vendredi soir (dans une victoire 3-1). Car je ne prends pas ce match pour référence sur l’ambiance au Tüpraş Stadyumu (changement de sponsor : on ne dit plus Vodafone Park apparemment). Bref, il avait une appréciation moins sévère sur l’ambiance du jour.

Conclusion

Le temps de laisser retomber la déception, j’ai quand même très rapidement envie de retourner à Istanbul. Mais vraiment, ça serait mieux si Besiktas pouvait se reconstruire rapidement une équipe compétitive…

Mes expériences sont des preuves qu’il ne faut pas coûte que coûte se focaliser sur un derby dont les places sont en plus difficiles à obtenir (surtout si vous êtes plusieurs potes). On peut autant apprécier ou davantage sur un autre match, avec un adversaire à son niveau ou plus faible, comme ça a été mon cas.

Point +

La politique tarifaire.
L'ambiance en avant-match.
Le parcage visiteur autorisé, et plein.

Point -

Il faut de la chance pour avoir son billet.
Le niveau très en-dessous de Besiktas.
L'ambiance feutrée pendant le match.