Rencontre

PAOK - Olympiakos

PAOK - Olympiakos

Alors que j’avais déjà réservé mon vol pour Sofia sans considérer une étape à Thessalonique, en découvrant que le même week-end se jouait PAOK - Olympiakos je ne pouvais plus résister.

Dimanche matin, je prends donc la route en Flixbus depuis Sofia pour rejoindre Thessalonique pour à peine une dizaine d’euros. Un voyage agréable avec de jolis paysages qui permettent en quelque sorte de découvrir la Bulgarie autrement. A noter que les routes sur ce trajet sont bien entretenues, donc si vous préférez la voiture de location ça se fait. La distance entre ces deux villes est largement plus courte (3h30) qu’entre Athènes et Thessalonique (5h30) donc ça fait également sens de joindre les deux au même voyage.

La ville

J’ai commencé par le haut de Thessalonique, appelé Ano Poli, en démarrant le “circuit” de l’Eglise Sainte-Catherine jusqu’à rejoindre l’Heptapyrgion (forteresse) de Thessalonique qui permet notamment d’obtenir de magnifiques vues sur Thessalonique.

Puis je suis redescendu en passant par la Tour du Trigonion. J’étais dubitatif sur la ville au départ de la gare routière (faut voir sa gueule, idem pour la gare ferroviaire), malgré la présence de chats en liberté qui rappelaient à moindre mesure Istanbul. Mais à partir du moment où j’ai atteint Ano Poli c’était un premier tour de la ville très agréable.

Petite pause pour manger au restaurant de burgers Ohmami : excellent. Je recommande sincèrement l’adresse. Puis c’est reparti avec l’idée de longer les rives du Golfe Thermaïque jusqu’au “Thessaloniki Waterfront”. Depuis ce point, on est à 30 minutes du stade Toumba. L'omniprésence de la voiture dans l'espace urbain rend quand même des points d'intérêts bien moins conviviaux qu'ils pourraient l'être, notamment si vous comptez manger en terrasse (piétonnisez-moi tout ça).

Et en une après-midi (12h45 jusqu’à 18h, match à 20h30), j’ai quand même fait un bon tour des points d’intérêt de Thessalonique. Et finalement, face aux attentes respectives que j’avais des villes (donc exception faite du sport), Thessalonique s’en sort bien face à la très touristique ville d’Athènes. Athènes en Mars 2023 • OStadium.com

Mais y’a pas de voyage sans sport. En tout cas chez moi. Donc Athènes paraît par la force des choses plus indispensable. Cela ne nous empêche pas de voir maintenant ce que le PAOK a à nous proposer dans l’un des gros matchs de leur saison (après le derby contre Aris).

Le stade

De la même façon que les vieux stades sur Athènes (c’est à dire tous sauf AEK), c’est un véritable plaisir de faire le tour du stade (même si on a jamais le champ dégagé) puisque les murs sont recouverts de graffitis.

Le stade est situé à proximité de rues animées avec des bars et restaurants squattés par les supporters, en plus des stands de bouffe présents autour du stade. Il y’a donc largement de quoi faire si vous voulez manger autour du stade. Personnellement, n’ayant pas de cash j’ai pris un sandwich au poulet à 3€50 en bas de la tribune. Pas cher mais peu de goût.

L’atmosphère

Même si les supporters sont nombreux autour du secteur du stade en avant-match, l’ambiance reste calme et avec une belle présence policière même sans supporters visiteurs. Le mal du football grec selon moi puisque l’ambiance est trop dépendante du scénario de match de l’équipe hôte.

De ce fait, toutes les places du stade peuvent être mises à disposition du club. L’achat en ligne sur la billetterie du club se fait tout simplement ici, sans carte de membre. Puis il suffit de scanner son QR Code sur l’application Gov.gr (reliée à votre passeport/identité) mise en place par le gouvernement pour rétablir la sécurité dans les stades. C’est vraiment aussi simple qu’énoncé dans le Guide proposé par alexis : Olympiakos FC vs Levadiakos (+ Guide nouvelle procédure de billetterie)

Pour ce match de haut de tableau, on était 21 684. C’est donc la meilleure affluence de la saison (19 000 contre le Pana et Aris).

Sur la pelouse, l’arrivée des joueurs se prépare avec un mec déchainé et un tambour pour faire gueuler les supporters. Le bruit est impressionnant et me procure des petits frissons.

(Voir sur mon Instagram)

Évacuons tout de suite nos souvenirs “Google Images” du PAOK avec des visions de stade en ébullition, etc : rien de tout ça aujourd’hui. Pas de tifos (moins surprenant), aucun fumigène. Même contre l’Olympiakos, en soirée !

Cela n’empêche pas d’avoir une bonne impression de la puissance sonore que peuvent donner les supporters du PAOK. Que ce soit le virage mais également les latérales quand elles se prêtent généreusement au jeu. Le virage s’évertue à faire participer de différentes manières les supporters au cours du match en se répondant sur des chants.

C’est une belle ambiance à condition de ne pas se leurrer sur les ambiances en Grèce et les comparer équitablement au reste de l’Europe, sans les placer au-dessus de la mêlée comme on aurait peut-être tendance à le faire. Ce n’est pas non plus une ambiance à nous retourner la tête et à laisser des souvenirs impérissables. Puisqu’on m’avait prévenu que l’atmosphère PAOK - Panathinaikos était nulle en septembre (0-0), je suis OK avec ce que j’ai vu de PAOK - Olympiakos.

Mais j’en reviens aux mêmes limites que sur mon match pourtant plus explosif entre AEK - Olympiakos.

Comment faire passer l’atmosphère au niveau supérieur lorsque l'équipe à domicile se fait martyriser par l’adversaire, et qu’il n’y aucun supporters visiteurs pour prendre le relais, et ainsi également provoquer une réaction, une rivalité avec les tribunes adverses ? Et bien il ne se passe pas grand chose de plus même si le virage continue de chanter sans baisser de ton.

Il faut donc attendre une réaction sur le terrain pour espérer voir le public dans sa globalité reprendre de l’entrain. Heureusement, tout ne s’est pas mal passé dans ce match. Déjà, le PAOK faisait jeu égal même si l’Olympiakos a pris les devants (1-0 à la 32ème, 2-0 à la 50ème). Ils ont surtout eu le mérite de réduire l’écart par deux fois (1-2 59ème et 2-3 à la 81ème) nous laissant l’espoir permanent de ne pas perdre le match.

Mais voilà, le silence de mort dans lequel plonge un stade quand l’adversaire marque, c’est malaisant. J’en reste à mon verdict : on ne peut pas être la ligue avec les meilleures tribunes sans autoriser les supporters visiteurs. Sinon c’est trop parier sur l’issue du match sur le terrain pour passer un excellent moment.

L’expérience groundhopping

Néanmoins, la ville de Thessalonique est très agréable à faire sur une journée (ou deux). Le stade reste assez unique en son genre. L’ambiance était bonne. Dans le cadre de mon week-end à Sofia, c’était une très bonne décision. Sinon je ne dirais pas à quelqu’un de tout parier sur un gros match du PAOK dans un voyage exclusivement centré sur Thessalonique, où il sera plus difficile de combiner les événements sportifs qu’à Athènes entre les différents clubs de foot et de basket. Peut-être que le derby contre Aris est plus chaud (un compte-rendu de 2019 est présent sur le site : Aris Salonique - PAOK • OStadium.com), mais selon les retours contre le Pana et maintenant l’Olympiakos, on ne peut pas honnêtement sans faire une garantie.

Point +

Belle ville, sans l'afflux de touristes comme à Athènes.
Billetterie simple malgré les prérequis de sécurité.
Vrai stade, "décoré" par les ultras.
Bonne atmosphère...

Point -

à condition de revoir ses attentes/exigences à la baisse (aucune pyrotechnie, etc).
L'Olympiakos qui gagne à chacun de mes matchs (AEK, PAOK).